Les soldes à l’ère du numérique

Les soldes d’été démarrent ce mercredi. Dans les magasins du centre-ville, les vendeurs sont sur le pied de guerre pour étiqueter leurs produits et attirer la clientèle. Mais face à la forte concurrence du web, les enseignes doivent rivaliser d’ingéniosité pour garder le cap. Et les clients.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

-20 %, -30%, -40%... Chez H&M, place du Maréchal-Leclerc, l’heure est à l’étiquetage des produits. Ce mercredi, à l’ouverture, des centaines de Poitevins arpenteront les rayons du magasin à la recherche de bonnes affaires.

Chaque année, la période des soldes d’été est l’occasion pour les enseignes du centre-ville de « réduire leurs stocks tout en réalisant une bonne partie du chiffre d’affaires annuel ». Mais depuis quelque temps, le seul mot « soldes » ne suffit plus à attirer les clients. « Beaucoup de gens ne se donnent plus la peine de faire la queue aux cabines d’essayage ou à la caisse, explique une vendeuse. Ils repèrent en rayon et filent ensuite acheter les habits qu’ils ont choisis sur le web. »

Le nom du coupable est lâché. En l’espace de dix ans, les ventes d’habillement sur Internet ont explosé. Selon la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), la Toile dispose aujourd’hui de 15% de parts de marché. Un chiffre qui peut paraître modéré, mais qui a conduit certaines enseignes phy- siques à la faillite. « Mon ancien voisin a mis la clé sous la porte parce qu’il vendait des marques haut de gamme, que les clients achetaient 25% moins cher sur le web, même en période de soldes, confie un commerçant de prêt-à-porter de la rue du Moulin-à-Vent.

FACEBOOK POUR FIDÉLISER

Pas question pour autant de se laisser faire. Pour contenir la menace, les commerçants du centre-ville n’hésitent plus à y répondre en utilisant... Internet ! Chez Itchiban, par exemple, Facebook sert à annoncer les ventes privées, présenter les nouveaux produits ou suggérer des looks pour fidéliser le client. Résultat : plus de 5 000 abonnés à la page de l’enseigne.

Même constat chez Toonzshop, boulevard du Grand-Cerf, qui totalise pas moins de 70 000 fans, grâce à ses jeux-concours, photos, vidéos et son image « underground ». Audacieuse, l’enseigne partage d’ailleurs son activité entre le physique et l’e-commerce, via son site www.toonzshop.com. Les prix cassés du web ne sont donc pas une fatalité pour tous. « Les clients apprécient aussi le service supplémentaire que nous leur offrons, que ce soit la reprise d’un vêtement ou le conseil en magasin », explique-t-on chez Mango.

Sur ce point, Internet réserve encore des surprises, à l’image du site ChicTypes.com, une start-up parisienne qui propose d’échanger par téléphone, avec une styliste, puis de recevoir chez soi une malle contenant des produits neufs. « Le client a sept jours pour essayer et choisir ce qu’il garde, explique la direction. La livraison et le retour sont gratuits, le client ne paie que les vêtements qui lui plaisent, au prix boutique. » Le concept fait un carton. Et laisse penser que la bataille entre web et magasins ne fait que commencer.

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