Hier
Poitiers teste le sport sur ordonnance
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 05 juin 2016Trois territoires de la grande région, dont Grand Poitiers, ont été retenus pour expérimenter le sport sur ordonnance pendant trois ans. Ou comment permettre aux médecins de prescrire de l’activité physique à leurs patients malades. Parce que c’est bon pour leur santé…
La France et tous les pays occidentaux cultivent un paradoxe qui relève presque de l’anomalie. Alors que toutes les études scientifiques attestent des bienfaits du sport sur les maladies primaires ou secondaires (insuffisance cardiaque, respiratoire, diabète, surpoids, hypertension artérielle…), « on observe une diminution de l’activité physique des populations ». L’homme qui s’exprime s’appelle Laurent Bosquet et dirige la chaire sport-santé de l’université de Poitiers. Sa parole est aussi rare que précieuse pour les autorités de santé publique.
C’est à partir de « ses » conclusions que l’Agence régionale de santé, la Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale assurent la promotion du sport sur ordonnance. Un dispositif dont le site web prescrimouv.fr explique les contours au grand public. « Clairement, nous avons besoin de sensibiliser tous les publics à cette approche relativement nouvelle : les médecins, les patients et les professionnels du sport. Il faut non seulement les informer, mais aussi les former », reconnaît Françoise Jeanson, conseillère régionale déléguée en charge de la Santé.
« Un autre mode de vie »
Trois territoires doivent expérimenter le sport sur ordonnance d’ici à la fin de l’année 2018 : Grand-Poitiers, l’agglomération de Saintes, en Charente-Maritime, et la commune de Châteauneuf-sur-Charente. En attendant la sortie des décrets de la loi Santé portant sur ce dispositif, le déploiement opérationnel s’affine. « A l’heure actuelle, nous ne sommes pas encore en mesure de donner un nombre de médecins ni de prescriptions. Nous sommes au début de l’engagement, reconnaît Paul Lechuga, conseiller médical à l’ARS. Ce qui est certain, c’est que cette nouvelle forme d’éducation thérapeutique servira aussi la prévention de l’isolement. En s’inscrivant dans une activité physique de groupe, notamment après 55 ans, on retrouve plus facilement le goût de la vie sociale. C’est un cercle vertueux à enclencher ! »
Médecin coordonnateur à l’Union régionale des professionnels de santé (URPS), Philippe Bouchand avait dénoncé, à l’automne 2015, « le manque de concertation de la Région » dans la mise en place du dispositif. Neuf mois plus tard, il n’a pas donné suite à nos nombreuses demandes d’entretien. Sans le consentement éclairé et volontaire des professionnels de santé, on imagine d’ici que l’expérience ne devrait pas mener loin. « L’enjeu, c’est d’aider les personnes à adopter un mode de vie physiquement actif », insiste Laurent Bosquet. L’Organisation mondiale de la santé préconise trois cents minutes d’exercices par semaine. A votre santé !
La chaire sport-santé-bien-être de l’université de Poitiers organise une journée consacrée au sport sur ordonnance, le jeudi 16 juin, sur le campus. L’ancienne ministre des Sports Valérie Fourneyron et le président de la société française de médecine de l’exercice du sport, Xavier Bigard, seront les grands témoins du colloque. A noter également le témoignage du Pr Leblanc, de l’université de Moncton (Canada). La toute nouvelle association dédiée au sport-santé, sur la Technopole du Futuroscope, fera également l’objet d’un temps fort pendant la journée. Plus d’infos sur le site fondation.univ-poitiers.fr
À lire aussi ...
Hier
Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.