Vincent Royet monte le son

Vincent Royet. 37 ans. Ex-speaker officiel du Stade poitevin volley et du PB86. S’apprête, un an après l’Euro de basket, à officier pendant l’Euro de foot, du côté de l’Allianz Riviera de Nice. Signe particulier : n’oublie pas d’où il vient.

Arnault Varanne

Le7.info

Sa vie est une course sans fin. De Poitiers à Périgueux, du Mans à Nice. De son job d’animateur radio à sa passion du micro et des foules. Aussi loin qu’il se souvienne, Vincent Royet a toujours eu le verbe haut et la voix claire. Deux qualités qui lui ont très tôt ouvert les portes de la foire agricole d’Alençon ou de Rennes. « Je ne me souviens plus de la ville ! Ce que je sais, c’est qu’à 16 ans, ce fut la meilleure des écoles, au contact de « vraies » gens. » Alors qu’il s’apprête à s’envoler vers la Côte d’Azur, où il sera speaker officiel pendant l’Euro de football (10-28 juin), le Poitevin d’adoption garde ces souvenirs au chaud, comme un précieux talisman. 

« Mes parents m’ont souvent dit que quand on ne savait pas où aller, il valait mieux savoir d’où on venait… » Issu d’un « milieu modeste », le fils de comptable et de prof de gym a retenu la leçon, arpégeant d’abord ses gammes d’ambianceur (sic) à Lawson-Body, sous la houlette de Jean-Michel Roche, avant de filer au Dolmen pour « participer à l’ascension du PB86 jusqu’à la Pro A ». Avec, entretemps, un intermède à la Grand-Goule. Son assurance micro en main et sa prestance ont séduit les aficionados pendant une paire d’années. «Il y a eu un vrai phénomène basket à Poitiers et j’y ai contribué à ma manière. Quand je revois de temps en temps Jacques Monclar (ancien joueur, entraîneur et aujourd’hui consultant, Ndlr) à Paris, et que je lui parle de SuperMez, il en rigole encore…»

« J’en profite à fond ! »

A l’instar d’autres Poitevins, le matinalier de France Bleu Périgord a su « se vendre ». Notamment dans la Sarthe, où il assure l’animation des soirées basket à Antarès. « C’est une passion viscérale, j’aime ça. Je sais que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, alors j’en profite à fond ! » Derrière les flonflons de la réussite et la satisfaction d’animer une enceinte de 27 000 âmes -à Lille, pendant l’Eurobasket 2015-, se nichent aussi quelques points de fragilité. A commencer par « une vie privée un peu délaissée au détriment du reste ». Il l’assume.

De façon plus ponctuelle, il y eut cette polémique avec les supporters de la « Roja », pourtant championne d’Europe en France en septembre dernier. Lesquels l’ont accusé, sur les réseaux sociaux, de parti-pris pendant la finale opposant l’Espagne à la Lituanie. « Au départ, les messages m’ont fait rire. Mais les tweets d’insultes et menaçant envers ma famille m’ont enlevé le sourire. J’ai été affecté, c’est vrai… » Vincent Royet, victime collatérale de l’inimitié franco-espagnole ? On se pince pour le croire…

Il y a peu de chances que pareille mésaventure lui arrive à Nice, où il officiera le temps de quatre matchs : Pologne-Irlande, le 10 juin, Espagne-Turquie, le 17, Suède-Belgique, le 22 et un huitième de finale, le 28. Trois semaines dans la peau de l’homme-orchestre de l’UEFA. « Je suis frappé par le professionnalisme des organisateurs, admet le Poitevin. Tout est écrit à la virgule près, avec un début d’animation trois heures avant le match, l’annonce des partenaires… Il n’y aura aucune impro ! »  Charge aux « team speakers », qui seront à ses côtés, de mettre le feu à l’Allianz Riviera en cas de but.

Ce « costume étroit », Vincent le portera comme un premier communiant. Avec une « immense fierté ». « Je me considère avant tout comme un privilégié et c’est une expérience très enrichissante à vivre, qui permettra de côtoyer de nouvelles personnes. » Et tant pis si l’ambiance pré-insurrectionnelle dans l’Hexagone contraste avec la joie d’un événement comme l’Euro. « Notre métier, c’est un peu de faire semblant, que les gens oublient leurs problèmes personnels l’espace de quatre-vingt dix minutes» esquisse-t-il. Dans ce registre, Vincent Royet excelle. Sa voix claire et son verbe haut sont ses meilleurs atouts. 

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