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Les Monnaies locales complémentaires font florès dans l’Hexagone. Avec le Pois, dont la sortie est prévue à la rentrée 2017, Poitiers emboîtera le pas à une quarantaine d’autres villes. Des territoires qui ont choisi de promouvoir une « économie réelle, citoyenne et solidaire ».
Le temps d’un week-end (de Pentecôte) prolongé, Lignières- en-Berry sera leur capitale nationale. Dans le Cher, on bat la Lignières depuis quelques jours seulement. Suffisant pour rassembler toutes celles et ceux qui veulent faire émerger une Monnaie locale complémentaire à court ou moyen termes. Face à la toute-puissance de l’euro, la « MLC » vise à redonner ses lettres de noblesse à « l’économie réelle ». Selon Pierre Rigollet, le concept va à rebours du « fonctionnement spéculatif des devises classiques ». Le jeune homme, qui appartient au collectif de préfiguration du Pois, la monnaie 100% poitevine, soutient l’idée d’une « réappropriation citoyenne ». En pratique, une « MLC » permet à des consommateurs de régler leurs achats auprès de partenaires locaux (commerçants, associations, entreprises…), qui partagent des valeurs gravées dans le marbre d’une charte éthique commune. Au Pays basque, l’Eusko a tôt fait de répondre aux besoins identitaires. L’année dernière, 350 000 Euskos étaient en circulation (soit 350 000€). Ses adeptes étaient au nombre de 3 000 et les prestataires plus de 600. La Doume, en Auvergne, la Pêche, à Montreuil-sous- Bois ou le Retz’l, à Nantes, ne connaissent pas encore un succès aussi prononcé, mais leur avenir semble radieux. « Ce qui est encourageant, reprend Pierre Rigollet, c’est que les monnaies locales circulent entre quatre à neuf fois plus que l’euro. »
Rendez-vous au Made in local
Plus bas sur la carte de France, le Sol-Violette se positionne comme « l’une des plus dynamiques d’Europe », dixit l’association éponyme. Et Poitiers là-dedans ? Les initiateurs du Pois s’attachent à « poser des fondations solides » pour qu’elle naisse sur un terreau stable. « Nous allons à la rencontre des particuliers et cherchons à identifier de futurs partenaires », avance Jérôme Bas, vice-président de l’association Autour de la MLC. Démocratie oblige, le Pois porte en lui les notions de vote conscient et de consentement. Autrement dit, chaque décision est prise à l’unanimité.
Du 21 au 29 mai, au sein de l’espace « Made in local » de la Foire-Expo de Poitiers, la « MLC » se donnera à voir et à comprendre auprès du grand public. Avec, en point d’orgue, le privilège pour douze Poitevins de désigner le futur logo du Pois. « Là aussi, il faudra que tout le monde se mette d’accord sur une proposition », indique Jérôme Bas. Les étudiants de l’Isfac de Poitiers ont réalisé six propositions graphiques différentes, sous la houlette de leur professeur, Jérémy Plat. Signalons que plus d’une trentaine de monnaies alternatives sont aujourd’hui en circulation et que quarante projets devraient voir le jour.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.