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Le mois dernier, un jeune homme de 24 ans est décédé après avoir chuté, ivre, d’une falaise. Il sortait de la discothèque La Grand’Goule. Alors qu’une plainte contre X a été déposée par la famille et qu’une pétition demande la fermeture de la boîte de nuit, le « 7 » a enquêté sur les contrôles dans les night-clubs.
« Cette boîte, je n’y vais plus, y a que des mineurs là-bas. » « Mes potes se sont fait recaler l’autre soir parce qu’ils sont arrivés sans filles. » « Le videur a jeté un mec trop bourré dans la rue, il n’a même pas pu récupérer ses affaires. » Quand on interroge les 18-25 ans sur leurs sorties en boîte de nuit, les réponses sont tantôt amusantes, tantôt consternantes. L’histoire de Julien, décédé après une chute de près de vingt mètres, inquiète. Début mars, alors qu’il passait la soirée avec ses amis à la Grand’Goule, dans le centre-ville, le jeune homme, ivre, aurait été mis dehors par un videur. Avant de se perdre dans les rues de Poitiers et de tomber du haut des Dunes.
Si elle a suscité l’émoi, cette histoire interroge surtout sur les « règles » d’entrée et de sortie dans les boîtes de nuit du centre-ville. Du côté du Room Club, dernier arrivé dans le « milieu », on assure « refuser systématiquement l’entrée aux mineurs et aux personnes alcoolisées ». Sur place, trois videurs filtrent les entrées. Même constat au Next, situé Promenade des Cours, où le contrôle des cartes d’identité est immédiat. « Pas de carte d’identité, pas d’entrée », lance le videur à un groupe de jeunes. À la Grand’Goule, qui fait l’objet d’une pétition demandant sa fermeture, le contrôle est très appuyé, quitte à créer une longue file d’attente et du bruit dans la rue. Ici comme ailleurs, ce n’est pas tant l’entrée en discothèque qui semble poser problème, mais plutôt la sortie.
« Au moins une agression par semaine »
Au fil de la soirée, les clients les plus alcoolisés sont mis à la porte en cas de désagrément causé à l’intérieur du club. « Si une personne pose problème, nous la reconduisons à la sortie », confie-t-on du côté du Room Club. Mais une fois dehors, le fêtard est livré à lui-même et cause parfois des troubles à l’ordre public. « En 2015, nous avons relevé soixante-seize faits d’atteintes aux personnes, entre 3h et 6h du matin, précise Jean-Christophe Merle, commandant au commissariat de police de Poitiers. La plupart du temps, ce sont des coups et blessures volontaires, dont les auteurs sont alcoolisés. »
Des propos confirmés par le professeur Olivier Mimoz. Responsable du service des urgences au CHU, il recense au moins « une victime d’agression physique nocturne par semaine ». Et cinquante-trois cas d’état d’ivresse aiguë chez les 18-25 ans, depuis le début d’année ! Dans le cas de Julien, comme des autres ivresses, les discothèques se dédouanent, assurant « n’avoir aucune responsabilité sur le client quand il est en dehors du club ». Loin d’être satisfaite par cette réponse, la famille du jeune homme a porté plainte contre X pour homicide involontaire. Sa pétition en ligne recueille près de mille signatures. Contactée la semaine passée, la Grand’Goule n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.