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Aujourd'hui
Doucine ou l’art du réemploi
Clara Schobert redonne vie aux matières oubliées en créant des tenues uniques à partir de textiles de seconde main et d’objets détournés. L’étudiante en informatique a fondé sa propre marque, Doucine.
En mai, Rachel Marquer sait déjà qu’elle devra « jongler avec les emplois du temps ». A Buxerolles, la principale du collège Jules-Verne aura à gérer l’absence de douze enseignants en simultané, sur un effectif total de trente-sept. « Il ne faudrait pas que cette situation se reproduise tous les ans, même si c’est pour la bonne cause ! »
C’est une évidence, la réforme du collège et sa cohorte de nouveautés à assimiler entraînent quelques dysfonctionnements dans les établissements. Dans la Vienne, mille trois cents professeurs ont déjà suivi ou s’apprêtent à suivre les cinq jours de formation prévus par l’Education nationale. De l’accompagnement personnalisé aux nouveaux programmes pluridisciplinaires, des enseignements pratiques interdisciplinaires aux outils d’évaluation, le programme est copieux. A en croire le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen), « tout a été fait pour limiter au maximum les perturbations ». « Notamment en proposant à des collègues d’assurer des remplacements sous la forme d’heures supplémentaires », ajoute Dominique Bourget.
Si les parents se montrent « plutôt compréhensifs » (Rachel Marquer) vis-à-vis de ce « plan de formation exceptionnel », ils sont moins indulgents par rapport aux absences de longue durée. « Mon fils a passé cinq semaines sans prof de maths, déplore Vanessa. C’est quand même très problématique! »
« Un mauvais moment à passer »
De fait, l’Education nationale ne remplace « ses » personnels absents qu’à partir de quinze jours d’absence. « Là-dessus, il faut savoir qu’entre 2003 et 2014, le nombre d’heures de cours non assurés (dans le 2d degré, Ndlr) a chuté de 25% dans l’académie », se justifie Dominique Bourget. « C’est un mauvais moment à passer, relative à son tour Jean-François Roland, secrétaire régional de l’Unsa-Education. « La réforme ne fait qu’amplifier un phénomène d’absences récurrent, analyse pour sa part Agnès Reix, secrétaire générale de la FCPE 86. Entre 2007 et 2012, le gouvernement a été dans une logique « pas de maître sans classe ». Voilà le résultat. Le métier d’enseignant n’est plus attractif ! ».
En maths, anglais ou physique, le manque de remplaçants disponibles serait criant. D’où des absences prolongées en janvier, février ou mars. L’Education nationale tente bien de confier quelques heures de cours à des vacataires, mais le résultat s’avère parfois calamiteux, en raison de leur manque de… formation. Du reste, à l’échelon national, la FCPE a tiré la sonnette d’alarme début avril. D’après la première Fédération de parents d’élèves, 20 000 journées de cours auraient été perdues depuis la rentrée dans le secondaire.
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