Hier
Le PB86 s’est pris les pieds dans le tapis face au BC Orchies. La lanterne rouge a gagné son quatrième match de la saison au bout du suspense, mais en toute logique.
Avant de poser les pieds sur le sol viennois, Fabrice Courcier a dû faire un détour par Notre-Dame et y déposer un cierge. Comment son équipe, amputée de Rigot, Mels et Yango, allait-elle éviter la fessée à la salle Jean-Pierre Garnier, où les derniers prétendants à l’accessit (Le Portel, Hyères, Boulogne…) ont trébuché dans les grandes largeurs ? Cette question existentielle, ses rescapés ne l’ont guère entendue. Plein de culot, le BCO imprime d’entrée son rythme, avec un Steeve Ho You Fat dans ses habits de gala. L’ancien Choletais se paie le luxe d’inscrire onze des premiers points des siens. De quoi faire hurler Ruddy Nelhomme depuis son banc. Eh oui, l’aimable promenade de santé promise à ses troupes ne sera qu’un chemin de pénitence.
Maladroits au possible (7/20), les Poitevins s’en remettent dans un premier temps à Ekperigin et Dorsey pour faire bonne figure (24-22, 10e). Mais on sent bien que le PB n’est pas dans son meilleur soir. Dorsey et Guillard -qui se blesse légèrement à la main- cafouillent un ballon et Newson redonne de l’air aux Nordistes (25-30, 14e). La zone 2-3 proposée par Fabrice Courcier produit son petit effet, si bien que Poitiers ne réussit pas à remettre le coup de collier nécessaire. En face, Ho You Fat (18pts à la pause) ne gamberge pas, au relais d’un Anthony Smith clutch sur un tir à trois mètres... et beaucoup plus tard. Avec un débours de sept unités à la mi-temps et surtout neuf points inscrits dans le deuxième acte, l’hôte de la soirée est (très) loin de dégager la même assurance que lors de ses dernières sorties.
Folle fin de match
Maintenant, avec une rotation raccourcie par les absences, la lanterne rouge va-t-elle tenir le choc physiquement ? Chris Daniels et Pierric Poupet répondent oui d’entrée deuxième mi-temps. Leurs deux missiles relèguent Poitiers à onze longueurs (37-48, 23e). L’improbable prend forme, de manière logique. Sans rythme, le PB perd quelques ballons précieux, mais a le mérite de croire en sa bonne étoile. Jusque-là complètement absent des débats, Jeff Greer sort de sa réserve pour mettre un triple crucial (47-52, 26e). Amorphe, Saint-Eloi se sent d’un coup pousser des ailes. Les vocalises sont de courte durée car d’un parpaing (Harley ) à un air-ball (Dorsey), le PB n’y arrive toujours pas en attaque. Et comme à l’autre bout du parquet, Poupet et ses troupes trouvent les espaces et glanent les rebonds nécessaires, l’écart se stabilise (51-58, 27e).
Le troisième quart encore perdu, le finaliste des playoffs 2014 joue vraiment à se faire peur face à la lanterne rouge. Il tente bien un rapproché sitôt le money time amorcé, mais la machine met du temps à se mettre en route. Comme souvent, Dorsey donne cependant l’impulsion nécessaire. Le meneur américain s’arrache d’abord pour faire revenir son équipe à hauteur du BCO (72-72, 38e) et va même jusqu’à lui offrir cinq longueurs d’avance sur un 10-0. Newson puis Smith ramènent fissa les Nordistes sur les rails. Des Nordistes pourtant privés de Daniels et Ho You Fat, sortis pour cinq fautes. La fin de match tourne à la folie douce. Dorsey se voit siffler un marcher et Harley une cinquième faute sur un contact avec Anthony Smith. Lequel transforme les lancers. Ekperigin égalise à six secondes du terme. Temps mort. Sur la dernière attaque, Poupet (12pds) provoque une faute de Thinon et donne un point d’avance aux siens. 1’’4 à jouer. Dorsey hérite du cuir et se fait contrer par Newson. La lanterne rouge réalise l’exploit de la soirée et se fait démonstrative. Au point qu’une altercation entre Poupet et Dorsey éclate. Rien de méchant, mais une anicroche suffisamment révélatrice de l’agacement des Poitevins. Cette défaite fait tâche, pourquoi s’en cacher ? Place désormais à Roanne.
10. En s’imposant à Poitiers, Orchies a cassé une série infernale de dix revers consécutifs, démarrée le 22 décembre dernier. A contrario, le PB restait sur sept succès d’affilée à Saint-Eloi.
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, BC Orchies bat PB86 82-81. Mi-temps : 50-43. Evolution du score : 24-22, 50-43, 63-54, 81-81. Arbitrage de MM. Peyridieu et Mendes. 2306 spectateurs.
Poitiers. Dorsey (23), Thinon (6), Harley (14), Joseph (9), Guillard (5), Ekperigin (14), Greer (6), Morency (1), Cluzeau (1). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Orchies. Smith (21), Ho You Fat (20), Newson (14), Poupet (9), Bangura (9), Daniels (5), Curti (2), Verbeke (2). Entraîneur : Fabrice Courcier.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « On a fait le match que l’on ne devait pas faire, en étant derrière une bonne partie du temps. On a manqué de rythme, on leur a aussi laissé trop de choses en défense, sans faire de grosses erreurs. Ça nous coûte la victoire. Même si on fait un match de trainards, on a l’occasion de tuer le match, mais on a manqué de trop de choses. On rentre dans le rang ! Les séries sont faites pour s’arrêter. »
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : « On n’a pas fait le match qu’il fallait ce soir. On a commencé à défendre un peu sur la fin, mais en prenant vingt points par quart temps, c’était très compliqué. A partir de là, c’est compliqué de gagner. Orchies est venue avec de l’envie et nous a posé des problèmes. On n’a pas réussi à les faire déjouer. Orchies a mérité sa victoire. »
Mike Joseph (intérieur du PB86) : « Nous n’étions pas comme d’habitude à domicile. Nous n’avons pas pris beaucoup de plaisir, même s’il faut féliciter Orchies car cette équipe a vraiment fait un bon match. L’opposition a été très présente. Sur la fin de match, on fait ce qu’on peut, mais ça ne suffit pas. On n’a pas réussi à tuer le match et on en paye les conséquences. C’est un rappel à l’ordre. Cela nous ramène les pieds sur terre. »
Fabrice Courcier (entraîneur d’Orchies) : « On courait après depuis longtemps. Il faut que nous arrivions à garder de l’envie dans le travail, de la sérénité aussi. Notre situation n’est pas simple, mais ce soir on a fait le job. On voulait limiter l’impact de Jeff Greer, de Thinon et de Dorsey, même si c’est compliqué de le contenir. On a plutôt bien défendu sur Ekperigin. Quand Poitiers est revenu, on a continué à garder le fil du match, avec un système défensif qui nous a aidés. On est aussi allé chercher Anthony Smith sur les fins de possessions. C’est une belle victoire, félicitations aux gars. »
Pierric Poupet (meneur d’Orchies) : « Pour nous, cette victoire est aussi attendue que belle. C’est une réaction d’orgueil d’un groupe qui a des blessés. On dit souvent qu’une bête blessée est souvent plus dangereuse. Ça fait vraiment du bien de casser la série pour un groupe qui a continué à travailler. Ça donne du baume au cœur et l’envie de continuer… Pourquoi pas, maintenant, créer l’exploit de se maintenir ? L’altercation avec Dorsey ? Il a chambré tout le match, on a juste exprimé notre joie à la fin. Ça s’est un peu enflammé, mais tout est rentré dans l’ordre après ! Il n’y avait pas de mal… »
Photo Seb Jawo
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.