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De plus en plus de Français créent leur entreprise pour travailler chez eux. Il y a aussi ceux qui préfèrent venir bosser chez vous. En la matière, la Vienne a des idées…
Dans le large spectre des « services à la personne », bricolage, jardinage et autres gardes d’enfants ou d’animaux ont depuis longtemps le vent en poupe. Travailler au domicile des clients n’est toutefois plus leur chasse gardée. La « France qui se bouge » essaime peu à peu de nouvelles idées et autant d’activités soumises à la double exigence de la proximité et de l’adaptabilité. Maud Nicar, Christophe Jacquier et Angelo Salmonie font partie de ceux qui ont succombé à l’attrait de l’indépendance et au culte des relations humaines épanouies.
La première a créé, en janvier 2014, son auto-entreprise de chef à domicile. « Tout simplement pour combler le manque que j’avais de ne pas pouvoir faire partager au plus grand nombre ma passion pour la cuisine », explique la jeune mère de famille de 33 ans. Les vendredi soir, samedi et dimanche -« j’ai conservé un emploi partiel en agence d’intérim », revèle-t-elle-, cette pure autodidacte se déplace, ici au domicile d’un couple, là pour un anniversaire ou un baptême en comité restreint (jusqu’à trente personnes), dans le seul but de satisfaire les papilles. Trois menus gastronomiques s’offrent à la convoitise sur son site. Une fois le choix effectué, le client n’a plus qu’à confier sa cuisine à Maud, elle se charge de tout : en plus de l’achat de la matière première, préparation du repas, dressage de la table, service, vaisselle, rangement… Tout est possible. « Je m’éclate, car faire plaisir à des gens que l’on ne connaît pas, tout en pénétrant leur intimité, apporte à mon métier une dimension humaine incomparable. »
Du mouvement à la vie
C’est ce même souci de l’échange et du service rendu qui a séduit Christophe Jacquier. Diplômé en optique et lunetterie, ce Francilien « repenti » de 41 ans a ouvert, à Smarves, la deuxième enseigne « L’opticien qui bouge » de France. Le concept ? Aller à la rencontre, au coeur de leur quotidien, de tous ceux qui n’ont pas la possibilité, le temps ou l’envie de se déplacer, pour acheter une paire de lunettes. « J’ai longtemps travaillé comme salarié et me suis rendu compte que nos prestations échappaient à certains publics, notamment les personnes âgées isolées ou résidantes de maisons de retraite. Lorsqu’on n’a ni proches auprès de soi, ni moyen de locomotion à disposition, on peut rapidement passer sous silence l’obligation de se soigner. Moi, je m’efforce juste de combattre ces inégalités et l’isolement qu’elles renforcent. »
Pour chaque rendez-vous pris au domicile, en Ehpad ou en entreprise, Christophe ne sort jamais sans sa panoplie du parfait opticien : appareil de correction, deux cents montures au choix, des verres de qualité… « J’assure également la livraison et le service après-vente à domicile, avec proposition du tiers payant, appuie l’opticien. En fait, je peux réaliser ailleurs tout ce que je fais dans mon magasin. Avec le bonheur suprême de donner du mouvement à ma vie. »
Oui à l’indépendance
Dernier exemple d’émancipation personnelle, celui d’Angelo Salmonie. A 30 ans, cet habitant de Marigny-Brizay a effectué le grand saut le mois dernier, en montant sa SARL de mécanicien à domicile. Là encore, c’est « la liberté d’action » et « le besoin de rendre service » qui a guidé ses pas. « L’indépendance est devenue un luxe auquel j’avais vraiment envie de goûter, précise-t-il. Les premiers pas me confortent dans mes choix. » Hormis certains grosses réparations, Angelo est capable d’assurer tous les travaux d’entretien et de dépannage (vidange, distribution, pneumatiques, freins, amortisseurs…) à la demande. Dans votre cour, sur votre parking ou celui de votre travail, ses doigts de fée feront des merveilles. A méditer…
• Maud Nicar. www.chefmaudemploi.com. Cuisine et cours de cuisine à domicile. Tél. 06 50 47 04 42.
• Christophe Jacquier. www.lopticienquibouge.fr. Tél. 06 24 15 44 18.
• Angelo Salmonie. AMAD, Angelo mécanique à domicile. Tél. 06 20 06 55 41.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.