Diesel, le vrai du faux

Le prix du diesel est reparti à la hausse depuis le 1er janvier. La faute à de nouvelles taxes imposées par le gouvernement pour inciter les automobilistes à se tourner vers d’autres énergies. Mais le diesel est-il un si mauvais élève ? Pascal Martin, responsable banc moteur recherche à l’IUT de Poitiers, casse certaines idées reçues.

Les moteurs diesel émettent plus de CO2 que l’essence. FAUX.

Au lendemain du scandale Volkswagen, les regards des automobilistes sont rivés sur les émissions de CO2 des moteurs diesel. Pour autant, sur ce point, le gazole est bien souvent meilleur élève que l’essence. « La quantité de CO2 émise est proportionnelle à la consommation du véhicule, précise Pascal Martin, responsable banc moteur recherche à l’IUT de Poitiers. Or, les voitures diesel consomment généralement moins, donc elles n’émettent pas plus de dioxyde de carbone. »

 

Le diesel pollue plus que l’essence. VRAI ET FAUX.

Outre le CO2, les moteurs thermiques libèrent dans l’air quatre grands polluants : hydrocarbures imbrulés (HC), monoxyde de carbone (CO), oxydes d’azote (NOx) et particules. Ces deux derniers sont plus présents dans les gaz d’échappement de véhicules diesel et sont plus difficiles à traiter que les deux premiers, caractéristiques des moteurs essence. « C’est vrai que les HC et CO se post-traitent mieux que les NOx. Ils restent néanmoins tout aussi polluants. »

 

Le prix à la pompe va grimper. VRAI.

Après la chute vertigineuse de ces derniers mois, due au contexte géopolitique, le prix du litre de diesel est reparti à la hausse le 1er janvier. La raison ? De nouvelles taxes imposées par le gouvernement, qui veut rapprocher le prix du gazole de celui de l’essence en l’espace de cinq ans. La taxation augmentera d’un centime d’euro par an sur le diesel, tandis qu’elle diminuera d’autant sur l’essence.

 

L’essence de demain sera plus propre. FAUX.

Pour se plier aux nouvelles normes européennes, les constructeurs vont devoir développer de nouvelles technologies visant à limiter la consommation. « Mais ces technologies génèreront plus d’agents polluants, assure Pascal Martin. Il ne sera pas surprenant de voir des véhicules essence équipés de filtres à particules. Il ne faut pas croire que l’essence sera plus propre qu’aujourd’hui. »

 

Le nombre de véhicules diesel va diminuer. VRAI.

Au fil des ans, les ventes de véhicules diesel diminueront, au profit de l’essence, mais surtout de l’hybride et de l’électrique. Cette prévision s’explique par la hausse du prix du litre de carburant et de la probable nouvelle taxation des véhicules neufs. Le gouvernement incite également les propriétaires à se débarrasser de leur vieux diesel (plus de dix ans) pour profiter d’un bonus allant jusqu’à 10 000€ pour l’achat d’une voiture roulant à l’aide d’une énergie renouvelable. « En 2020, on devrait compter 40% de voitures essence, 40% de diesel et 20% d’électriques ou hybrides en France. »