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« Le CHU de Poitiers doit devenir incontournable »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 11 janvier 2016Le CHU de Poitiers s’attend à subir les premiers impacts de la réforme territoriale en 2017. En quoi peuvent-ils influer sur l’avenir de l’établissement ? Éléments de réponse avec son directeur général, Jean-Pierre Dewitte...
Jean-Pierre Dewitte, que vous inspire le nouveau découpage territorial ? Peut-il servir les intérêts du CHU de Poitiers ou, au contraire, constituer un danger ?
« Ma nature optimiste m’incite à penser que nous aurons plus à gagner qu’à perdre des changements qui se dessinent. Ce redécoupage territorial va créer des opportunités qu’il nous importera de saisir. Historiquement, Poitiers est davantage tournée vers le Nord que vers le Sud. Il va nous falloir apprendre à travailler différemment, avec de nouveaux interlocuteurs et partenaires, non plus au sein d’une région, ni même d’une grande région, mais d’une interrégion, qui va s’étendre de La Rochelle à Toulouse. Des coopérations intéressantes doivent découler de cette ouverture méridionale. »
Est-ce à dire que vous êtes prêt à tourner définitivement le dos au Nord ?
« Il m’apparaît délicat d’envisager pour demain les mêmes relations de travail que nous avions jusque-là avec les universités du Grand-Ouest, de Brest à Rennes, en passant par Nantes, Le Mans ou Angers. En revanche, je tiens par-dessus tout à conserver intacts les liens qui nous unissent au CHU de Tours, qui risque de se sentir lui-même un peu isolé au sein de la région Centre-Val de Loire. La Fédération hospitalo-universitaire que nous avons créée dans le domaine de la transplantation a prouvé son efficience. Je crois en l’émulation et dans le développement de nouvelles passerelles. Tours, par exemple, a du mal à recruter des diabétologues, nous des dermatologues. Nous pouvons nous entraider. Des collaborations comme celle-ci sont non seulement à conserver, mais à renforcer. »
Pouvez-vous mener des coopérations du même genre avec Bordeaux ?
« Des alliances peuvent et doivent effectivement être trouvées, sur des thèmes de développement communs. Je sais par exemple que le CHU de Bordeaux est très intéressé par les travaux de nos équipes de conservation des organes et de la plateforme spécialisée de Surgères. Autre domaine, celui des neurosciences. Les deux CHU sont labellisés et ont tout intérêt à renforcer leurs échanges. Dans tous les cas, l’avènement des nouveaux territoires doit faire définitivement prendre conscience que l’on ne peut plus travailler chacun dans son coin. »
La réduction du nombre de régions peut-elle faire craindre que l’on réduise aussi, un jour, le nombre de CHU ?
« Comment imaginer que les pouvoirs publics fassent le choix de passer de vingt-deux à treize régions et qu’ils laissent en l’état les trente-deux CHU implantés dans l’Hexagone (ndlr : on en compte trois en Outre-mer) ? Envisager cette réduction, c’est se préparer à devenir incontournable. En matière de recherche, de formation et d’investissement dans la médecine, j’ai la prétention de croire que nous sommes bien placés. A cet égard, je dirais avec le recul que la décision de construire le pôle neuro-cardio-vasculaire (NCV), même si elle n’a pas été prise dans la perspective de la réforme territoriale, est tombée à pic. La plateforme technique en gestation aura peu d’équivalents en France. Dans le combat qui s’annonce pour imposer ses mérites, ses idées et ses compétences, le CHU de Poitiers a vraiment des armes de poids. »
Y compris pour résister à l’attrait démographique de l’Aquitaine ?
« Les reflux de population auxquels nous assistons déjà peuvent effectivement être accrus à l’avenir. Je pense notamment à l’attirance naturelle des Charentais et des Maritimes pour Bordeaux. Pour exister et nous imposer, nous avons intérêt à augmenter notre présence hors les murs, à travers des consultations avancées, et démontrer aux médecins, y compris les libéraux, de Saintes, La Rochelle ou Niort, qu’on ne perd rien à choisir Poitiers plutôt que Bordeaux. Je les invite d’ailleurs dès à présent à venir découvrir le futur pôle NCV. Ils pourront alors avoir confirmation que notre CHU est plus que jamais à la pointe de la technologie et de l’expertise médicale. Qu’il est... incontournable ! »
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.