Les cabines sur la touche

Un amendement à la loi Macron autorise Orange à « déposer » toutes les cabines téléphoniques de France. Avant la fin de cette année, les trois cent cinquante- quatre publiphones implantés dans la Vienne disparaîtront, faute d’utilisateurs.

Florie Doublet

Le7.info

Elles sont stockées au fond d’un tiroir. Dans cette maison de la presse de Poitiers, il n’y a guère que les « petites mamies » pour réclamer des cartes téléphoniques. « On en vend encore quelques-unes, mais cela reste très anecdotique », assure la demoiselle derrière le comptoir. Et pour cause... Les cabines sont utilisées, en moyenne, moins d’une minute par jour. Tombés en désuétude, les 54 000 spécimens subsistant en France vont être retirés des espaces public et privé, comme l’y autorise un amendement inclus dans la loi Macron. Dans la Vienne, on en recense trois cent cinquante-quatre : trois cent seize sur la voie publique et trente-huit dans les hôpitaux, gares, hôtel, ou bars-tabacs. Jusqu’alors, Orange devait assurer le « service universel » et donc conserver en état de marche au moins un publiphone dans chaque commune de plus de mille habitants. Libéré de cette contrainte(*), l’opérateur intensifie son plan de « dépose » débuté... à la fin des années 90. A l’époque, on dénombrait 300 000 cabines en France... « L’avènement du téléphone portable a précipité leur déclin depuis 1997 », assure Julie Calvet, responsable de la communication Orange Sud-Ouest. Entre 2000 et 2013, leur utilisation a carrément chuté de 90% !

 

Plus qu’un souvenir…

En avril 2014, Orange a décidé de cesser la commercialisation des fameuses « télécartes » vers les réseaux de grossistes, signant, de fait, l’arrêt de mort des publiphones.
Il faut dire que leur entretien coûtait la rondelette somme de 12Ms, selon les chiffres diffusés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en 2014. « Ce n’est pas pour des questions de coût que nous les démontons, mais tout simplement parce que les gens n’en ont plus l’utilité, jure Julie Calvet. Les rares appels émis sont à destination de l’étranger. »
Que vont devenir ces cabines ? Eh bien, toutes seront recyclées par une filiale de Veolia après un tri minutieux des matériaux. « Elles n’ont pas vocation à être vendues », souligne Julie Calvet. D’ici au 31 décembre 2016, elles auront disparu du territoire français et feront partie, comme le Minitel, des symboles enfouis du XXe siècle...

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