Philippe Auliac : « Bowie <br>était un guide spirituel »

Il a photographié David Bowie des centaines de fois entre les années 70 et 80. A l’instar de ses contemporains, le Poitevin Philippe Auliac salue un artiste « très humble, cultivé et d’une grande honnêteté ».

Arnault Varanne

Le7.info

Philippe, comment réagissez-vous à la mort de David Bowie, annoncée ce matin ?
« Comme tout le monde, je savais depuis un moment qu’il était malade. Mais depuis une semaine, j’avais eu la confirmation que c’était la fin. Ce matin, le téléphone a sonné et, lorsque j’ai vu l’indicatif de New York, je n’ai pas répondu. Son bureau en a averti quelques-uns une heure avant l’annonce officielle. »

Son dernier album, « Blackstar », vient à peine de sortir. A-t-il programmé sa fin ?
« Oui, il a programmé sa fin de vie pour que tout soit en ordre. Regardez le clip de Lazarus. La dernière image le montre rentrant dans le placard. C’est un symbole fort, sachant qu’il avait adapté au théâtre le roman qui avait servi de trame à « L’homme qui venait d’ailleurs », un film de 1976 dans lequel il jouait le premier rôle. Cette pièce jouée à Broadway s’appelait Lazarus. »

« Un grand manipulateur des médias »

Que retiendrez-vous de lui ?
« Déjà, c’est une grande tristesse de le voir disparaître aujourd’hui. Bowie, c’est quarante ans de ma vie ! Ce fut une espèce de guide spirituel permanent. Malgré sa notoriété, il a toujours été très humble. C’était quelqu’un de cultivé, à l’écoute des gens et d’une grande honnêteté. Après, il restera comme un grand manipulateur des médias. »

A quand remonte votre dernière rencontre ?
« Les dernières photos prises de lui remontent à une dizaine d’années. Mais je suis resté en contact avec son agent. La conversation était permanente, sachant que lui n’est plus apparu en public depuis qu’il se savait malade… »

Comment comptez-vous lui rendre hommage ?
« La meilleure façon de lui rendre hommage, c’est de l’exposer. Mon expo « Bowie Unfriend », passée par la Fnac de Poitiers, est toujours à l’affiche à Paris et s’enrichira de nouveaux clichés, documents et sons rares ou inédits, avant d’arriver à Brive-la-Gaillarde, en mai prochain. »

 

 

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