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Aujourd'hui
Quand trois territoires ambitionnent de ne plus faire qu’un et quand les présidents de chaque entité en survivance appartiennent à la même classe politique, difficile d’imaginer un changement radical à l’échelle d’une grande région. Virginie Calmels l’a secrètement espéré, elle a finalement échoué au port.
Battue dans les douze départements de la future Aquitaine- Limousin-Poitou-Charentes (et même par le Front National en Lot-et-Garonne), la candidate LR-UDI-Modem-CPNT semble avoir payé un lourd tribut aux appels répétés des grands partis et des ténors du gouvernement à la mobilisation de l’entre-deux tours. Ce qui a contribué à faire barrage à la famille Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Alpes-Provence-Côte d’Azur a, à l’évidence, creusé le tombeau des illusions de la droite, de ce côté-ci de l’Hexagone.
Le FN sur le reculoir
A l’image de Poitou-Charentes, où la liste de l’union de la droite et du centre avait remporté la mise, une semaine plus tôt, dans les quatre départements, la razzia socialiste s’est cette fois-ci avérée totale. Les grandes villes elles-mêmes n’ont pas ménagé leur soutien au PS et à ses alliés, comme à Poitiers, où l’on a flirté avec les 56% de votes favorables à Alain Rousset, ou encore à Limoges, bastion droitier depuis les dernières Municipales. « La nationalisation de la campagne a éclipsé les enjeux territoriaux », s’est contenté de regretter, sitôt les résultats connus, Olivier Chartier, porte étendard de Virginie Calmels dans la Vienne.
Sans doute a-t-il raison. L’affirmer, c’est aussi reconnaître que le front de coalition contre la montée du FN a fait son oeuvre. A elle seule, la Vienne nourrit la certitude que la hausse de participation de huit points par rapport au premier tour a essentiellement fait le nid de la gauche. La droite et le centre n’y ont progressé que de sept points, le Front National y a stagné (22, 87% contre 23,93%).
Un autre chiffre : le dimanche précédent, cent vingt et une communes du département avaient placé Jacques Colombier en tête, elles n’étaient plus que quarante-trois avant-hier. Un gouffre, symptomatique de l’idée que le vent de renouveau voulu par Marine Le Pen n’est peut-être pas (encore) prêt à souffler sur le pays.
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