La nouvelle région se dessine à gauche

Le candidat socialiste Alain Rousset est arrivé en tête au soir du premier tour des élections régionales, avec trois points d’avance sur la candidate de la droite et du centre, Virginie Calmels. Comme attendu, le Frontiste Jacques Colombier jouera les trouble-fête… sans autre ambition.

Arnault Varanne - @Avaranne

Le7.info

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Les derniers sondages avaient donné un coup de booster à la campagne de Virginie Calmels. La candidate « LR-UDI-Modem » « hors système » et « nouvelle en politique » -c’est elle qui le dit- vient d’apprendre à ses dépens qu’une élection se joue dans les urnes et uniquement dans les urnes. Certes, la 1re adjointe au maire de Bordeaux réalise un bon score, notamment en Poitou-Charentes, où la carte se pare de bleu, mais ses 27,19% seront sans doute insuffisants pour empêcher Alain Rousset de rempiler pour un quatrième mandat.

Avec 30,39% des suffrages exprimés, le socialiste tient bon sur ses bases, notamment en Aquitaine et Limousin, deux futures ex-régions, dans lesquelles seuls la Corrèze et le Lot-et-Garonne ont placé la droite et le Front national en tête. L’alliance attendue avec Françoise Coutant et ses colistiers d’EELV, crédités de 5,55%, lui donnera sans aucun doute l’impulsion nécessaire à une victoire aisée dimanche soir. Sans compter que les suffrages recueillis par Olivier Dartigolles (Front de gauche, 4,87%) alimenteront le réservoir de gauche.

Le FN force trois dans la Vienne

L’autre élément marquant de ce premier tour en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, c’est évidemment la percée du Front national. Bien entendu, Jacques Colombier (23,23%) ne dirigera pas la Région à partir du 4 janvier 2016.  Bien entendu, son ancrage est moins évident que ceux de Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côted’Azur. N’empêche, après les Départementales, les électeurs des communes rurales ont confirmé leur adhésion aux thèses du FN. Dans la Vienne, son score a presque triplé par rapport aux Régionales de 2010, de 8% à 23,93%. Et la forte abstention constatée lors de ce premier tour -près de 50%- n’explique pas cette poussée massive puisque la participation n’était guère plus élevée il y a cinq ans (voir encadré).

Dans le nord du département, notamment le Châtelleraudais et le Loudunais, le Front national devance de très loin les listes de gauche et de droite. Reste un bastion socialiste imprenable : Poitiers. La ville a placé Alain Rousset dix points devant sa concurrente de la droite et du centre et, surtout, relégué le FN à 14,78%. Une petite victoire personnelle pour le député- maire Alain Claeys, qui fait du « bien vivre ensemble, de l’économie et de la sécurité » ses trois priorités.