Alain Rousset en rassembleur

Président sortant d’Aquitaine, le socialiste Alain Rousset brigue un quatrième mandat d’affilée. A Poitiers, le député de Gironde a présenté un programme « nourri d’expériences croisées » et qui a « des racines ».

Arnault Varanne

Le7.info

Il mène une équipe « sérieuse et ambitieuse ». Il estime que « ses concitoyens ne croient plus aux grandes promesses et aux plans sur la comète ». A 64 ans, Alain Rousset n’est pas un perdreau de l’année dans le microcosme politique. Alors il s’adapte, joue les rassembleurs, s’efforce de n’oublier aucun territoire. « Moi, je ne suis pas adjoint au maire de Bordeaux ! Il y aura donc, dans la nouvelle assemblée, un élu référent, un conseiller régional par bassin de vie, pour qu’aucun dossier ne passe à la maille. » Un mode de fonctionnement directement inspiré du Poitou-Charentes. Mercredi dernier, à Poitiers, la tête de liste PS-PRG a mis un peu plus de cinquante minutes à égrener son programme. 
 
De sa gouvernance « de proximité et d’écoute » à la mise en place d’un observatoire de la fusion, d'une « politique de recherche » qu’il appelle de ses vœux à ses grandes ambitions pour la couverture en haut débit, tous les thèmes majeurs y sont passés. « Une entreprise aidée en R&D double ses emplois ! » S’agissant du haut débit, Alain Rousset veut permettre à 600 000 familles d’y accéder d’ici à la fin de son mandat. Coût estimé : 2 milliards d’euros, sur lesquels la Région abondera à hauteur de « 500M€ environ ». 
 
« Faire région ensemble »
 
Concernant le développement durable, là aussi, le sortant fourmille d’ambitions : grand projet autour des énergies marines, rénovation énergétique des bâtiments… L’investissement, il veut d’ailleurs le faire passer de 40 à 45% du budget régional au cours des six prochaines années… Avec, au passage, la création d’un « fonds d’investissement d’au moins 100M€ » pour « accompagner les entreprises ». « Car ce sont elles qui créent de l’emploi. » Alain Rousset s’offusque au passage que sa principale concurrente l’attaque sur sa propension à aider les grands groupes. « C’est un mauvais procès, car 90% des aides vont aux TPE et PME ! »
 
Sur l’autre volet budgétaire, promis juré, le patron d’Aquitaine « tiendra les coûts de fonctionnement de la nouvelle Région » (19% aujourd’hui). Autre domaine de compétence, autre volonté de profiter d’une position privilégiée. En matière d’agriculture, Rousset veut « promouvoir les produits de qualité », tout en permettant aux professionnels d’accéder au foncier. Le terrain est glissant, a fortiori en pleine crise agricole. Même réflexion pour les transports. «Notre compétence, c’est le train, il faut donc améliorer leur ponctualité, sécuriser les gares et réfléchir aux solutions d’intermodalité.» Sur la route, il estime aussi que « les liaisons avec Limoges seront essentielles ». Ce qui signifie que la Région abondera les grands programmes déjà prévus, comme le doublement (très progressif) de la 2x2 voies entre Poitiers et Limoges. 
 
Campagne électorale oblige, Alain Rousset ne veut fâcher personne et, au contraire, préconise à tous les futurs Aquitains –nouveaux ou grands, c’est une autre histoire- de « faire région ensemble ». Le dernier sondage Ifop pour France Bleu lui octroie encore une légère marge de manœuvre (39% contre 35% pour Virigine Calmels au second), mais l’étau se resserre. « Il ne s’agit pas de crier victoire trop vite… », prophétisait-il mercredi, à Poitiers. La réalité du scrutin se chargera d’avaliser ou non cette petite phrase. 
 

 

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