Etat d’urgence, les maires et l’école mobilisés

La préfète de la Vienne a réuni les maires du département, ce matin, aux Salons de Blossac, dans le but de les informer des mesures en vigueur prises pendant l’état d’urgence. Quatre cents policiers et gendarmes sont à la manœuvre.

Arnault Varanne

Le7.info

Après les attentats du 13 novembre et l’assaut donné hier à Saint-Denis, l’heure est plus que jamais à la « vigilance » vis-à-vis sz la menace terroriste. C’est, en substance, ce que Christiane Barret a transmis comme message aux très nombreux maires de la Vienne qui s’inquiètent de la conduite à tenir. Faut-il maintenir les sorties scolaires, les événements sportifs ou culturels ?... Là-dessus, la préfète de la Vienne et de région n’a pas changé de cap par rapport au  week-end dernier. Aucune interdiction n’est formulée, mais c’est aux organisateurs d’assurer « les conditions de sécurité » propices à la tenue des événements. « La vie continue, il faut que notre démographie continue à vivre », estime la représentante de l’Etat. 

 L’état d’urgence prolongé pour trois mois, le dispositif de sécurité dans la Vienne est donc à son maximum et le sera «dans la durée». Quatre cents policiers et gendarmes sont mobilisés -les congés sont gelés, les formations annulées-, sachant que les patrouilles de gendarmerie ont été « multipliées par deux », selon le colonel Jean-Jacques Taché. Etablissements scolaires, aéroport, gare, centrale de Civaux, lieux de culte…. Tous les sites sensibles sont concernés par ces rondes renforcées. Y compris le Futuroscope, où une dizaine d'agents des forces de l’ordre assureront la sécurité ce week-end. 
 
200 élèves privés de Cop 21
 
Au-delà de ce dispositif, d’autres mesures dans le milieu scolaire ont été annoncées par le recteur d’académie, Jacques Moret. Notamment l’annulation du déplacement à Paris des deux cents élèves de l’académie, dans le cadre de la Cop 21. « Les sorties scolaires ordinaires (piscine…) sont autorisées, les sorties exceptionnelles, comme les voyages, soumises à l’appréciation des équipes », précise le recteur. Il a par ailleurs été demandé aux élèves se trouvant à l’étranger de se rapprocher du consulat de France, mais aucun n’a été rapatrié. 
 
S’agissant de la minute de silence observée lundi, le recteur a fait remonter « tous les incidents » au ministère de l’Education nationale. Il se refuse toutefois à en donner le nombre, se bornant à indiquer que « cela ne concerne aucun enseignant ». « Je salue d’ailleurs les équipes, qui ont fait preuve de beaucoup de rigueur, de pédagogie et d’explications auprès de leurs élèves… » Aux dires de la préfète, la « communion nationale » aurait été aussi forte qu’après les attentats de janvier dans les établissements scolaires. Preuve supplémentaire d’une certaine « maturité », des cellules médico-psychologiques (cinquante-cinq professionnels) sont à la disposition des élèves et de leurs professeurs pour échanger sur le double traumatisme de Paris et Saint-Denis et, d’une certaine manière, évacuer les peurs nées de ces événements dramatiques. 
 
Plusieurs perquisitions administratives la nuit dernière
En marge d'une rencontre avec les maires du département, liée à la mise en place de l'état d'urgence, la préfète de la Vienne a indiqué, ce midi, qu'elle avait fait procéder à plusieurs perquisitions administratives la nuit dernière. Des investigations "liées à la menace terroriste". Selon le procureur de la République Nicolas Jacquet, "aucune enquête judiciaire n'a été ouverte à la suite de ces perquisitions". Aucun individu n'a par ailleurs été placé en garde à vue. 
 

 

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