Le don de sang n’a pas d’âge

Neuf mois à peine après une première édition « satisfaisante », l’Etablissement français du sang et le Lions Club renouvellent l’expérience de « Sang pour sang Campus », les 17, 18 et 19 novembre prochains. En donnant leur sang, les étudiants ont l’occasion de démontrer que la jeunesse sait parfois montrer l’exemple.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Toutes les pages « Santé » de l’année ne suffiraient sans doute pas à révolutionner le monde. Au moins peut-on espérer que cette fois-ci, le regard des Poitevins se fixe un instant sur la nécessité de donner. Histoire de tordre le nez à cette redite, qui veut que 98% des Français jugent le don de sang « indispensable à la préservation des vies », mais que seuls 4% joignent le geste à la parole. « Pendant les vacances, c’est encore pire, regrette Sophie Labbé, responsable adjoint des prélèvements au sein de l’Etablissement français du sang (EFS) à la Milétrie. Actuellement, notre stock régional, tous groupes confondus, ne peut compenser les besoins que sur dix jours, pas plus. C’est franchement insuffisant, surtout si l’on considère que Noël approche et qu’à cette époque, les demandes sont généralement plus fortes. »

Depuis 2002, l’EFS a constaté une augmentation de 29% desdits besoins. « Cela signifie que les dons, eux, baissent, tout particulièrement pour le groupe « 0-» », poursuit Sophie Labbé, en précisant que le traitement d’un nombre élargi de pathologies lourdes nécessite davantage de transfusions. « Et puis, la population vieillit ! » Raison de plus pour que les jeunes se mobilisent.

 

« Une démarche citoyenne »

 

C’est d’ailleurs le message régulièrement passé, là-même où ces jeunes sont massivement représentés : l’université. « Franchement, il y a des affiches partout, on ne peut pas les éviter, reconnaît Asmaa Boussaha, 20 ans, en 3e année de Licence Lettres. Dire que les étudiants ne sont pas sensibilisés serait mentir. Après, chacun fait ce qu’il veut. Moi, je me sens concernée. Le don relève d’une démarche citoyenne, c’est surtout un petit geste qui peut avoir de grandes conséquences, en sauvant la vie d’un être humain. »

Cet élan du cœur, Valentine Vie, 22 ans, étudiante en 1re année de Master de droit privé des affaires, ne le partage pas forcément. « Nous sommes, c’est vrai, souvent sollicités. Mais j’avoue que je ne suis pas très fan des aiguilles. Et puis, mon sang doit être pourri par tous mes excès. Plus sérieusement, le reproche que je peux faire aux collectes, c’est qu’elles nous contraignent à remplir des formulaires interminables, sur notre mode de vie ou nos pratiques sexuelles. Je n’ai pas envie d’étaler ma vie intime de cette façon. »

Deux témoignages, une opposition. La traduction d’un dilemme pour les prêcheurs de bonne parole de l’EFS. « Nous n’avons de cesse de dire aux jeunes qu’un prélèvement ne fait pas mal et que les informations fournies sont strictement confidentielles, insiste Sophie Labbé. Le message ne passe hélas pas toujours. » Gageons que les 17, 18 et 19 novembre, il se figera dans l’esprit du plus grand nombre. Car après la première édition de « Sang pour Sang Campus », organisée sur deux jours fin février, l’heure de l’acte responsable et solidaire a une nouvelle fois sonné. Il y a neuf mois, 436 personnes s’étaient présentées à la collecte (dont plus de 60% de candidats âgés de 18 à 20 ans), 343 avaient été retenues. Sur trois jours, le « Sang pour Sang Campus » numéro 2 se doit de faire mieux. Un devoir de santé publique.

« Sang pour Sang Campus », mardi 17, mercredi 18 et jeudi 19 novembre, de 10h à 18h, bâtiment B20, ESPE. Contact EFS : 05 49 61 57 00.

 

 

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