Pas de miracle à Saint-Eloi

Face à une équipe de la JL Bourg déterminée, le PB86 a résisté un quart-temps, avant de baisser pavillon. La faute à une défense trop relâchée. Il n’y a pas encore le feu, mais…

Arnault Varanne

Le7.info

On l’avait annoncé sur tous les tons, la JL Bourg se présente comme l’ultra-favori à la place de numéro 1 en fin de saison régulière. Histoire de joindre le geste à la parole, la « Jeu » a fait parler la poudre à Saint-Eloi. Georgi Joseph absent ? Qu’à cela ne tienne, Christophe Denis possède suffisamment de munitions dans sa besace pour ne pas s’appesantir sur l’absence de son intérieur vedette. Et c’est à un véritable récital offensif que ses hommes se sont livrés au cours d’une première période ponctuée par une adresse insolente. 62% de réussite, 52 points marqués, un binôme intérieur Peacock-Asbury (27pts) ultra-dominateur… N’en jetez plus ! 
 
Face à ce véritable rouleau compresseur, le PB a d’abord opposé un certain courage et aussi pas mal d’adresse, notamment grâce à un Jeff Greer d’abord incertain, ensuite diabolique. Avec dix unités d’entrée, le Dominicain a mis les siens sur de bons rails (29-30, 10e). Mais il ne fallait être sorti de Saint-Cyr pour comprendre qu’à ce rythme-là, Poitiers s’épuiserait plus vite que le relégué de Pro A. Et ce qui devait arriver arriva très (trop ?) vite. A savoir une équipe qui joue à sa main, chipe des ballons -comme Ona Embo sur Thinon- et verrouille la raquette. La moindre balle perdue -sept avant la pause- se paie cash, les « mismatchs » idem. 
 
Discours prémonitoire
 
Avant ce duel, Ruddy Nelhomme, avait indiqué qu’il n’était « pas sûr que son équipe soit prête » à affronter l’ogre de l’Ain. Il avait hélas raison. Car la deuxième partir du scénario ne révéla hélas aucune surprise. Aucune, vraiment ? Le terme est un peu fort. Car à l’instar d’Orchies, le week-end d’avant, venu mourir à cinq unités de la « Jeu » après avoir compté vingt points de retard, le PB signa un retour aussi inespéré qu’intéressant en fin de troisième quart-temps. A moins sept (62-69, 30e), le PB d’un Laurence Ekperigin au niveau (19pts, 12rbds, 29 d’évaluation) se donna une chance d’espérer. 
 
Las… L’abattage de Joseph ou Charles-Catherine se heurta très vite au mur de la réalité. Et un 9-0 plus tard (62-78, 32e), tout était à refaire ou presque. La faute à ce diable de Peacock, impeccable dans le rôle de l’assassin silencieux (24pts, 3rbds). Malgré un Darrin Dorsey en-dedans, le PB ne se découragea pas et repartit au combat. Au point de revenir à… sept longueurs de son bourreau du soir, sur un triple de Thinon et un lay-up d’Ekperigin (75-82, 38e). Une sorte de dernier souffle du condamné. A l’énergie, avec ses moyens du moment et un soupçon de candeur -seize balles perdues- Poitiers a pourtant livré un match qui, paradoxalement, doit lui servir. Reste à resserrer les boulons défensifs. Sans cela, inutile de s’imposer à Evreux dans huit jours. 

La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, JL Bourg bat PB86 87-76. Mi-temps : 52-39. Evolution du score : 30-29, 52-39, 69-62, 87-76. Arbitrage de MM. Jeanneau et Collin. 2008 spectateurs. 

Poitiers. Ekperigin (19), Greer (13), Harley (9), Thinon (8), Charles-Catherine (7), Morency (6), Joseph (6), Guillard (6). Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 

Bourg. Peacock (24), Asbury (21), Cuffee (12), Pellin (10), Ona-Embo (9), Courby (5), Cazenobe (4), Léonard (2). Entraîneur : Christophe Denis. 
 
 
Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Je suis forcément déçu d’avoir perdu ce match, il y avait mieux à faire. Ça fait quatre matchs que nous prenons trop de points et il va falloir corriger le tir. Après, la semaine a été compliquée à préparer avec les blessés. Mais il faut saluer cette équipe de Bourg, qui a su mettre de l’intensité et qui possède de forts joueurs. »
 
Laurence Ekperigin (intérieur du PB86) : « Nous avons essayé, mais cela n’a pas suffi. Il aurait fallu produire une meilleure défense et joueur mieux le coup en attaque. C’est de ma faute et de celle de mes coéquipiers. C’est compliqué de revenir après une première mi-temps, où on encaisse cinquante-deux points. Ça se joue là… »
 
Carl Ona Embo (meneur du PB86) : « C’est toujours difficile de venir gagner à Poitiers. Il fallait être dans le défi physique et concentrés. On a su corriger nos erreurs par la suite et continuer sur notre lancée. Nous avons déjà vécu cette situation, avec une équipe qui revient dans le match. Nous ne nous sommes pas affolés.  Pour ma part, ça fait toujours plaisir de revenir ici et de revoir les amis. »
 
Christophe Denis (entraîneur de la JL Bourg) : « Depuis le début de la saison, nous sommes beaucoup trop habitués à montrer plusieurs visages à l’intérieur d’un match. On est sereins, car nous travaillons durement tous les jours. Mais au-delà, nous avons su rester lucides en deuxième période, même lorsque Poitiers est revenu à moins sept. Nous le savions… »

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