Demirovic passe à l'attaque

Avec Vincent Duhagon et Jérémie Hébert, Eldin Demirovic est l'un des trois seuls rescapés de la montée. A 23 ans, le Franco-Bosniaque compte sur cette saison en Ligue A pour définitivement taper dans l'oeil de la planète volley.

Nicolas Boursier

Le7.info

Au terme de « Bosnien », il préfère celui de « Bosniaque ». « Ma famille est musulmane, ceci explique cela. » De ses origines comme de l'héritage du père, ancien volleyeur de haut niveau, Eldin Demirovic ne renie rien. Pas davantage cette double nationalité qui lui sert encore de viatique à un choix futur entre deux sélections. L'équipe de France ? Forcément qu'il y pense. « Mais je ne me mets pas de pression inutile, concède le bouillant réceptionneur-attaquant du SPVB. Ce que font actuellement les Bleus fait certes envie, mais  je me dis que si une porte s'ouvre un jour, c'est que je l'aurai mérité. Pour l'instant, j'en suis encore loin. »
Sourire aux lèvres, le « beau gosse » avance à pas comptés. S'il fallait l'encourager à persévérer, il suffirait sans doute de lui préciser qu'en équipe de France, s'émancipent nombre d'anciens Poitevins : Rouzier, Sidibé, Jaumel, Maréchal, Pujol ou même N'Gapeth, formé sur les bancs voisins du CEP-Saint-Benoît... « Oui, oui, je sais. Mais laissez-moi le temps de faire mes preuves en Ligue A. On en reparle en mai prochain ? »


Le dynamisme de la jeunesse


Cette Ligue A, Eldin l'a côtoyée il y a trois ans, à Chaumont. Mais sans jouer assez de matches pour ne pas se sentir aujourd'hui novice à ce niveau . « Disons que je me sens plus dans la peau d'un titulaire. Mais au côté de gars comme Janic ou Duhagon, avec leurs palmarès longs comme le bras, je suis encore tout petit. Mon but, c'est de tout faire pour devenir indispensable. » Son entraîneur le sait, qui n'a pas hésité à le relancer en milieu de saison dernière, certain que son énorme potentiel serait un atout, en cas de montée à l'échelon suprême. « A l'expérience de Bojan et Vincent, j'oppose le dynamisme de ma jeunesse », avance celui qui a débarqué en France à l'âge de 8 ans, du côté de Nice, où venait  de signer son paternel. « Il m'a soutenu et conseillé mais jamais poussé, rappelle-t-il. Avoir un père joueur derrière soi, ça incite à se dépasser. Moi, je ne regarde jamais en arrière. Tout ce que je veux, c'est progresser, jouer, donner tout ce que j'ai. C'est sans doute ce qui plaît le plus au coach. »
Conscient de posséder une « énorme marge de progression, surtout en attaque », Eldin Demirovic sait aussi que l'heure est sans doute venue d'exploser à la face du monde. A tout le moins du volley tricolore. « Je ne m'en fais pas. Et à vrai dire, je n'attends rien, juste de jouer et d'aider mon équipe à réaliser un bon championnat.» Le « jeunot » a la tête sur les épaules et se dit dévoué à 1000% pour le club qui l'a fait grandir. Son ascension, soyons-en sûrs, ne fait que commencer.

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