Il y a du boulot...

Deuxième match de Leaders cup et deuxième défaite pour le PB86, dominé par Boulazac à Saint-Eloi. A l'image de son meneur américain Darrin Dorsey, les troupes de Ruddy Nelhomme ont eu du mal à trouver la bonne carburation.

Arnault Varanne

Le7.info

On l’avait dit et répété, la Leaders cup se situe à mi-chemin entre une fin de campagne préparatoire et une amorce de compétition à enjeu. « Le cul entre deux chaises », le PB 86 et Boulazac abordent leur duel au « sommet » avec une certaine forme d’apathie. De balles perdues en maladresse, Saint-Eloi a bien du mal à s’enflammer. D’autant que ses protégés sont carrément grippés en attaque, avec deux malheureux points en six minutes (1/9 à 3pts). Le BBD se montre un poil plus inspiré (2-9, 6e), mais pas de quoi s’enflammer non plus ! Les arrivées sur le parquet de Thinon, Charles-Catherine et surtout Joseph apportent cependant un peu d’élan au PB. En véritable « energizer », l’intérieur guadeloupéen amène du danger dessous et de la dissuasion en défense. A l’image de ce contre énorme sur Dumortier en contre-attaque. Son duel avec Tanghe vaut d’ailleurs le détour. 
 
Las… Les arrières poitevins manquent de vigilance sur le meneur américain Matt Carlino, intenable derrière l’arc (19-22, 15e). C’est dommage car la formation de Ruddy Nelhomme propose de l’alternance dans son jeu offensif. Ekperigin sous le cercle puis Thinon de loin maintiennent le bateau à flot (26-29). Mais à offrir trop de largesses à Sanchez puis Dumortier, le PB paie cash l’addition. Juste avant la pause, un dernier triple au buzzer de Salmon repousse même l’hôte de la soirée à six longueurs (33-39, 20e). Pour le plus grand plaisir de la trentaine de Périgourdins qui ont effectué le court déplacement dans la Vienne. 
 
Chassé-croisé 
 
Leur plaisir va d’ailleurs crescendo, car leurs ouailles entament la seconde période en boulet de canon. Salmon puis Jackson et encore Sanchez s’en donnent à cœur joie, tandis qu’Ekperigin s’emmêle les crayons en attaque. En cale sèche, le PB concède un 7-0 du plus mauvais effet (33-46, 23e), gêné par une zone flottante efficace. L’écart enfle jusqu’à quatorze points. Jusqu’à ce que Guillard et ses coéquipiers décident de mettre plus d’engagement et que Greer trouve la mire (47-52, 28e). Dans le sillage d’un Darrin Dorsey un peu mieux -premier panier à la 29e minute- le PB point le nez à la fenêtre et inflige un 13-0 aux Dordognots (51-52, 29e). La belle affaire ! La suite est du même tonneau, avec un chassé-croisé permanent entre les deux équipes. Jeff Greer a même l’occasion de mettre les siens devant, mais son tir fait gamelle. A l’inverse, Alexis Tanghe, bourreau du PB en finaliste des playoffs 2014, se rappelle au bon souvenir des supporters. Impeccable à mi-distance, il provoque une faute d’Ekeperigin derrière la ligne des trois points et donne à nouveau de l’air au BBD (61-67, 37e). Rien de rédhibitoire à condition de ne pas laisser seul l’autre ancien de la « Jeu » Jérôme Sanchez (16pts) ou encore Aurélien Salmon (63-72, 38e). 
 
Ekperigin puis Harley maintiennent le suspense (68-72), mais il manque le dernier coup de rein pour conclure. Comme un symbole, Darrin Dorsey manque un énième shoot (2/9), contrairement à son vis-à-vis Matt Carlino. Le PB aura été trop peu inspiré pour s’imposer et obère déjà sérieusement ses chances de qualification pour les quarts de finale de la Leaders cup. Nouveau test le 13 octobre en Dordogne. 
 
 
La fiche
A Poitiers, salle de Saint-Eloi, Boulazac Basket Dordogne bat Poitiers Basket 86 76-68. Mi-temps : 39-33. Evolution du score : 12-9, 39-33, 56-55, 76-68. Arbitrage de M. Machabert et Mme Ortis. 
 
Poitiers. Thinon (9), Harley (8), Dorsey (4), Charles-Catherine (14), Joseph (5), Guillard (2), Ekperigin (13), Greer (8), Morency (5). Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 
 
Boulazac. Dumortier (9), Sanchez (16), Carlino (15), Tanghe (8), Kerckhof (5), Jackson (13), Salmon (10). Entraîneur : Antoine Michon. 
 
Ils ont dit… 
 
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Nous n’étions pas connectés dès le début du match. C’est embêtant d’avoir fait une prestation aussi moyenne ce soir. On a joué par périodes, pas dans l’engagement et ce que nous avions fait à Nantes. On était un peu plus sur la défensive. On a laissé Boulazac s’installer et jouer comme elle voulait. On est revenus dans le match en pensant que ça irait tout seul. Et on n’a pas réussi à trouver les stops défensifs. Il faut qu’on élève notre niveau. Darrin a fait des fautes, n’a pas eu d’adresse, un peu à l’image de Jeff qui est très moyen sur deux prestations alors qu’on a besoin de lui. »
 
Arnauld Thinon (meneur du PB86) : « On n’a pas mis assez d’énergie et d’enthousiasme dans ce match. Je pense qu’on s’est mis un peu de pression parce que c’était le premier match officiel à domicile. C’est dommage car on a fait de bonnes choses seulement par moments. Avec l’effectif jeune que nous avons, l’important sera d’être prêts le 23 octobre. »
 
Lenny Charles-Catherine (arrière du PB86) : « Ce n’est pas une satisfaction d’avoir fait un bon match car on l’a perdu. J’aurais préféré mettre deux points et le gagner. L’équipe est jeune et doit encore trouver des automatismes, surtout défensivement. »
 
Antoine Michon (entraîneur de Boulazac) : « On savait qu’on n’aurait pas un match facile, surtout avec un effectif limité. On bricole beaucoup avec les absences de Thomas Dubiez, Kevin Corre, un pivot américain qui n’est pas encore là… On joue un peu plus en confiance dans ce genre de configuration, mais il a fallu gérer les fautes et décaler certains joueurs sur d’autres postes. C’est une bonne rencontre pour nous, on avance malgré tout. »

Photo archives Jordan Bonneau
 

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