LGV : les deux camps se rapprochent

Les élus de la région étaient réunis, aujourd’hui, à la préfecture de la Vienne, autour de Jean Auroux, nommé facilitateur dans l’épineux dossier des dessertes de la future LGV Sud Europe-Atlantique. Quelques avancées notables sont à signaler.

Arnault Varanne

Le7.info

Entre les premières propositions de la SNCF et les desideratas des collectivités territoriales, il y avait un gouffre. Aujourd’hui, la ligne de fracture semble s’être réduite entre les deux parties, avec les propositions comprises dans le rapport du « facilitateur » Jean Auroux. Après plusieurs mois de rencontres avec la bagatelle de cinq cent interlocuteurs, un dossier de quinze kilos sous les bras, l’ancien ministre du Travail a tranché sur les dessertes allouées aux gares de la région, à partir de juillet et la mise en place de la Ligne à grande vitesse Sud-Europe-Atlantique.
 
Satisfaction dans la Vienne
 
Jusque-là, Châtellerault était en pointe de la contestation dans la Vienne, Angoulême le porte-étendard des révoltés de Charente. La sous-préfecture a obtenu à peu près ce qu’elle voulait, à savoir cinq allers-retours par jour jusqu’à Paris. Ce qui satisfait largement le maire de la ville, Jean-Pierre Abelin. « Nous avons maintenant une proposition très correcte, indique-t-il. Là où ça pêche, c’est sur Bordeaux. Nous avions trois allers, nous n’en avons plus qu’un. Par ailleurs, nous avions quatre retours, nous n’avons plus du tout. On va travailler beaucoup sur les correspondances… » En ce qui concerne le Futuroscope, un aller-retour supplémentaire vers Paris est prévu. « C’est un plus indéniable pour les professionnels de la Technopole, mais cela ne prend pas assez en compte les visiteurs du Parc », constate Valérie Dauge, 1re vice-présidente du Conseil départemental. De leur côté, les élus angoumoisins sont largement insatisfaits des propositions du médiateur. Pour eux, elles  ne sont « pas acceptables en l’état »

150M€ de déficit par an
 
En revanche, les Poitevins peuvent se réjouir. La future ex-capitale régionale devrait bénéficier de seize allers-retours vers Paris, soit la même fréquence qu’à l’heure actuelle. Le train le plus rapide mettra 1h16, quinze minutes de moins qu’aujourd’hui. Le premier TGV permettra d’être dans la capitale vers 8h, le dernier d’effectuer le trajet retour vers 21h pour un retour à Poitiers 1h33 plus tard (moyenne). Bref, Poitiers s’en sort très bien… si le rapport Auroux est avalisé par l’Etat. Manifestement, le document rapproche les points de vue, mais il ne règle pas la question du déficit structurel que la SNCF s’apprête à régler à partir de 2017. Il serait de l’ordre de 150M€ par an, en raison d’un coût de péage très élevé. Ce qui fait dire au président de Région Jean-François Macaire qu’il est « impératif de revoir le plan de financement » adopté en 2009. Au passage, le successeur de Ségolène Royal n’a pas exclu de mettre la main au portefeuille. L’ex-présidente de Région s’y était toujours refusée… 

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