Région : le budget 2014 adopté dans la douleur

Le budget 2014 de la Région a été adopté à la majorité, ce jeudi. Si Ségolène Royal persiste dans sa volonté de préserver le pouvoir d'achat, l'opposition fustige, elle, une diminution des dépenses d'investissements

.Comme d’habitude ou presque, la session du Conseil régional s'est déroulée dans l'agitation aujourd’hui. Le budget 2014, détaillé pendant de longues minutes par Ségolène Royal, est en baisse de 23M€ (662,6M€ au lieu de 685 en 2013). La présidente a mis en avant une « bonne gestion axée sur deux grandes priorités : l'emploi et la préservation du pouvoir d'achat ».

L’année prochaine, la Région n'appliquera pas de hausse d'impôt et n'aura pas recours à la Taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques. « Notre pression fiscale est l'une des plus faibles de toutes les régions françaises », a souligné Yves Debien. Le rapporteur du budget a par ailleurs anticipé les griefs de l'opposition : « Vous allez dire « il n'y a pas assez de crédits par ci, il en faut plus par là »... Bref, il y a ceux qui restent les bras ballants et ceux qui se relèvent les manches. Madame la présidente, le budget est maîtrisé. Je voudrais citer Mandela : « Cela est toujours impossible... Jusqu'à ce qu'on le fasse. » ».

Effectivement, l'opposition n'a pas attendu longtemps pour exposer son point de vue. « J'ai un regret : que le Président de la République et le Premier ministre se soient pas présents pour cette leçon d'économie politique », a ironisé Henri De Richemont. Rires moqueurs dans la salle. Olivier Chartier, chef de file de l'opposition, avait lui aussi préparé un discours : « Que le budget diminue de 23M€ n'est pas, en soi, une bonne nouvelle. C'est plutôt un aveu d'échec de votre politique, Madame Royal. Vous faites la chasse aux bonnes dépenses et conservez les dépenses de fonctionnement. L'investissement baisse de 14% par rapport au budget 2013 et de 40M€ par rapport à 2012. Qui plus est, la dette augmente de façon inquiétante. Voilà l'équation de la Région : moins d'investissements, plus de dépenses de structures et plus de dettes = moins d'emploi et plus d'impôts. »

« Ce n'est parce qu'on répète inlassablement des choses qu'elles deviennent vraies », s'est agacée Ségolène Royal. S'en est suivi un échange houleux entre membres de la majorité et de l'opposition. « Ne me coupez pas la parole, a ordonné la présidente, lorsqu'Olivier Chartier a tenté de reprendre le témoin. Vous allez m'écouter ! De toute façon, vous n'avez pas grand-chose à dire sur ce budget. » Finalement, trente élus ont voté pour, seize contre et neuf se sont abstenus.

 

Crédit photo : © Région Poitou-Charentes / F. ROCH