Ex-théâtre : le collectif passe à l'étape supérieure

« Portez plainte contre l’Etat, portez plainte contre l’estimation, portez plainte contre les Domaines. » C'est en ces termes que le maire de Poitiers s'est adressé aux membres du collectif présents lors du conseil municipal de lundi. Cette phrase n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd... Le collectif vient d'enclencher la procédure.

Florie Doublet

Le7.info

Les membres du collectif de défense de l'ancien théâtre passent à la vitesse supérieure... « Nous répondons à l'injection du maire, lors du dernier conseil municipal, déclare Jacques Arfeuillère. Nous enclenchons la première étape du processus judiciaire. » Un courrier vient donc d'être envoyé à la préfète, avec copie à Alain Claeys, demandant expressément l'annulation de la délibération concernant la vente du théâtre.

Les « défenseurs » ont dressé une liste d"’irrégularités" qu'ils comptent bien utiliser devant un tribunal. Les opposants pointent du doigt « le caractère tardif de l'évaluation réalisée par les Domaines ». « Elle est datée du 9 septembre, soit plus de trois mois après la clôture de l'appel à projet, éclaire Arnaud Clairand, membre du collectif. Or, le Code général des collectivités territoriales prévoit que la valeur vénale d'un bien soit déterminée préalablement aux négociations... »

Le collectif insiste également « sur le caractère erronée de l'évaluation ». « Elle s'élève à 435 000€, ce qui est bien en-deçà de la valeur du marché. » Qui plus est, Jacques Arfeuillère et ses soutiens soulignent une « erreur » sur la surface retenue pour cette même évaluation. « Celle retenue par Les Domaines est de 1482m2. Dans l'appel à projet, elle est de 2599m2. »

Les membres de l'association trouvent également à redire sur le contenu même de la délibération : « Les conseillers n'ont pas eu à délibérer sur le montant de travaux qui incomberont à l'investisseur (estimés à 500 000€ par Bernard Cornu, adjoint à l'Urbanisme, ndlr). Il s'agit pourtant d'une modalité importante de la cession puisque le coût des travaux est aussi élevé que le prix de vente. »

Elisabeth Borne, préfète de la Vienne, a un délai de deux mois à compter de la réception du courrier pour y donner suite. Si le collectif n'obtient pas de réponse concrète, il portera l'affaire devant le tribunal administratif.
 

Exposera... ou pas ?

Lors du point-presse du 13 novembre, les membres de l'association s'étaient émus de ne pas trouver de salle de projection ou d'exposition. Ils qualifiaient même Poitiers de « ville interdite au collectif ». La Municipalité se défendait en répondant qu'elle n'avait reçu aucune demande. « Effectivement, nous ne nous sommes pas adressés directement à la mairie, explique Jacques Arfeuillère. Mais des établissements qui touchent des subventions nous ont fermé leur porte par peur de les perdre... Mais je note la preuve de bonne volonté du maire. Nous demanderons donc officiellement que le hall de l'hôtel de ville accueille notre exposition photo sur le théâtre. »

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