Aujourd'hui
Le Conseil général a adopté aujourd’hui son budget primitif 2012, moins les voix des élus de gauche. L’exécutif a défendu sa politique « offensive sur l’investissement », tandis que l’opposition a regretté que « l’urgence sociale » ne soit pas prise en compte…
Voter un budget en pleine tempête financière, avouez qu’il y a plus aisé comme exercice ! Mais lorsque la tempête souffle à votre porte et que le plafond de la salle des délibérations suinte sa réprobation à coups de grosses gouttes, le virtuel rejoint carrément le réel. 10h45, ce matin au Conseil général. Claude Bertaud s’apprête à faire voter une énième délibération. Au même moment, un filet d’eau s’abat juste au-dessus de lui. N’y voir aucun signe de noyade politique. Car, ce midi, le patron du Département, dans un exercice de nage à contre-courant qu’il maîtrise bien, a réussi l’exercice du budget avec mention « bien ».
Certes, les élus de gauche ont redit qu’ils n’avaient « pas les mêmes priorités, ni les mêmes conceptions du rôle du Conseil général » que la majorité. Certes encore, Francis Girault et ses colistiers d’« Initiatives et progrès » marquent chaque jour davantage leurs désaccords. Et après ? Au moins tout le monde s’entend-il sur le climat actuel, proche de l’apocalypse. « Notre budget ne tient pas compte du temps présent », regrette Francis Girault. « Nous consacrerons le début de l’année prochaine à chercher les économies possibles. Et ça pourra faire mal », rétorque Claude Bertaud.
L’aéroport choyé
Entre crise et récession, urgence sociale et menaces sur les dotations de l’Etat, on pourrait croire le budget 2012 du Département rincé, accablé même par tant de vents contraires. À y regarder de plus près, la part des investissements augmente (84,5M€ contre 82,4M€ en 2010)… favorisant l’émergence de projets tels que celui porté par Cerep et l’Université de Poitiers (Epigènes). Autre dossier sur lequel le Département renforce son soutien : l’aéroport de Poitiers-Biard, auquel 600 000€ sont attribués. « C’est 100 000 de plus que l’année dernière, en prévision de développements, comme l’ouverture d’une nouvelle ligne », plaide André Sénécheau, vice-président en charge de l’Economie.
Moins réjouissant, les dépenses sociales augmentent également, culminant à 188,5M€, soit près de 40% du budget global (407,64M€). Treize postes vont d’ailleurs voir le jour à la Direction générale de l’action sociale. « Un gros effort qui montre que nous tenons compte de l’urgence sociale », estime Bruno Belin, vice-président en charge de l’action sociale. Là-dessus aussi, majorité et opposition se sont écharpées.
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