Au regard des événements violents qui se sont déroulés récemment, ou qui se déroulent encore, en Égypte, en Syrie et au Liban, cette annonce passera peut-être inaperçue. Pourtant, une véritable révolution culturelle va s'opérer dans l'enseignement supérieur de ces trois pays. Et l'université de Poitiers va directement avoir un rôle à y jouer.

Romain Mudrak

Le7.info

Jusqu'à présent, l'insertion professionnelle n'était pas vraiment la priorité des universités de ces trois pays du Moyen-Orient. Des milliers d'étudiants pouvaient s'entasser dans une filière dépourvue de débouchés sur le marché du travail sans que cela ne mobilise le moindre syndicat ou association de parents d'élèves... Mais les révolutions arabes sont passées par là et la problématique des « chômeurs sur-diplômés » a émergé de l'ombre.


Des présidents d'université et des enseignants, soutenus par les autorités politiques locales, ont décidé de relever leurs manches afin de créer un dispositif d'aide à l'orientation des étudiants. Ils se sont pour cela inspirés d'un travail réalisé à Poitiers par la faculté de Sciences et l'Onisep Poitou-Charentes. Comment ? Hasard de l'histoire, l'ex-vice présidente en charge des relations internationales de l'université de Poitiers, Salwa Nacouzi, est devenue en 2010 la nouvelle responsable de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) au Moyen-Orient : « Avec son dispositif Vocasciences, Poitiers était bien placée pour porter un projet européen « Tempus » visant à améliorer l'organisation de l'enseignement supérieur à l'étranger. Nous avons obtenu 1,2 M€ sur trois ans pour mener à bien ce projet. »

Le métier de leurs rêves

La tâche est gigantesque pour les onze universités (6 libanaises, 3 égyptiennes, 2 syriennes) participant à ce projet. Rapidement, deux enseignants de chaque université viendront à Poitiers pour mieux comprendre le fonctionnement de Vocasciences. Ces derniers vont ensuite décliner cette solution, chez eux, non seulement pour les filières scientifiques mais aussi pour la gestion et les langues. Ils vont s’atteler à la rédaction de « fiches-métiers » décrivant les débouchés professionnels liés à ces filières et les formations permettant d’y parvenir. Au-delà, ces techniciens vont également recenser les compétences et surtout les aptitudes liées aux différents métiers car la grande force de Vocasciences consiste à permettre aux jeunes de trouver le métier de leurs rêves en fonction de leurs goûts et de leurs envies. Trois années ne seront pas de trop.


Plus d’infos : www.vocasciences.fr 

 

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