Aujourd'hui
La Caisse d’allocations familiales de la Vienne mène régulièrement combat contre la fraude aux prestations. Son engagement s’est formalisé, la semaine dernière, par la signature d’une convention avec le parquet de Poitiers.
Vous vous en souvenez, vous, de l’affaire du « Caméléon » ? Eric Allouch, lui, n’en a rien oublié. « La personne incriminée était connue dans onze départements différents. Elle avait escroqué 300 000€ au total, dont 30 000 à notre seule Caisse. » Le directeur de la Caf de la Vienne est comme tous ses homologues de l’Hexagone. Hélas rompu à l’entourloupe.
La fraude aux prestations est une gangrène. Pour toutes les Caisses d’allocations familiales, l’heure de la cohésion a définitivement sonné. « Nos relations soutenues en interne ont permis de réduire la portée de ces exactions, mais il nous faut aller plus loin encore », assène Eric Allouch.
C’est justement le sens des actions menées conjointement, depuis plusieurs mois, avec le parquet de Poitiers et de la convention signée, la semaine dernière, entre les deux parties. « Une convention qui ne fait que renforcer notre collaboration et doit nous permettre de poursuivre et intensifier les contrôles », éclaire Eric Allouch. Le moins que l’on puise écrire, c’est que lesdits contrôles portent de plus en plus leurs fruits. 13 114 « tromperies » ont ainsi été débusquées en 2010, soit une augmentation de 10% par rapport à 2009. Quant aux sommes détournées, elles ont représenté 1,3% du montant total des prestations versées (392 M€ de prestations pour un montant de fraudes de 449 101€). Une goutte d’eau pour la Caf ? Pour Eric Allouch, la question est ailleurs. « La lutte contre la fraude relève de la justice sociale, explique-t-il. C’est une question de principe au vu des profils de nos allocataires. Pour 20%, les allocations représentent 100% de leurs revenus. Pour 25%, c’est 50%.»
Le directeur l’avoue : ce renforcement de la lutte répond à une exigence de « pragmatisme », l’action de répression s’appuyant sur la simple idée d’entretenir la « solidarité entre les personnes»... Ce qui est, finalement, la première attribution de la Caisse d’allocations familiales.
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