La Région vote une aide d'urgence <br>pour les éleveurs</br>

Touchés par la sécheresse, les éleveurs dépourvus d'alimentation pour leur bétail peuvent prétendre à 1 000€ d'aide à l'achat et au transport de fourrage. Sous réserve de respecter quelques conditions...

Romain Mudrak

Le7.info

Face à la sécheresse exceptionnelle que connaît actuellement la France, le Conseil régional a décidé d'adopter une « aide d'urgence pour les éleveurs » d'un montant de 1 000€ par exploitation. L'objectif ? Permettre aux agriculteurs de financer l'achat et le transport du fourrage indispensable à la survie de leur cheptel. Ovins, bovins, caprins et équidés... Les 5 200 exploitations peuvent, dès aujourd'hui, prétendre à cette subvention en contactant le numéro vert 0 800 009 086.

Tous les conseillers régionaux ont voté en faveur de ce principe... à l'exception des élus de l'opposition qui se sont abstenus. En cause, les modalités d'attribution trop « irréalistes », qui pourraient priver de ces aides « 80% des éleveurs de la région », selon Henri de Richemont, chef de file UMP. Deux conditions étaient particulièrement visées par ces critiques : tout d'abord, l'exploitant doit s'engager à ne pas cultiver de plantes génétiquement modifiées et à ne pas en utiliser pour nourrir ses bêtes. D'autre part, il doit jurer sur l'honneur le fait d'évoluer vers des cultures moins gourmandes en eau. « Face à l'inertie de l'Etat, nous prenons nos responsabilités en attribuant 5M€ à ce dispositif, s'est justifié Ségolène Royal. Cet effort nous autorise à imposer des engagements dont le but est d'éviter le renouvellement de cette situation. »

Représentant des éleveurs au sein de l'association des irrigants de la Vienne, Laurent Lambert se félicite de la démarche. Tout en doutant de sa mise en application : « 95% des concentrés de protéines proviennent de soja OGM. Sauf exception, la plupart des éleveurs devraient être exclus de ce dispositif. » Quant à préférer des légumineuses (luzerne, lupin, soja...) au maïs, qui consomme plus d'eau en juillet, Laurent Lambert évoque son expérience personnelle : « Les deux sont nécessaires. Dans des années de forte sécheresse, comme 2011, l'herbe ne pousse pas. J'ai donc besoin de maïs pour nourrir mes vaches. Il ne faut pas diaboliser cette plante car elle valorise le mieux l'eau qu'elle absorbe. »

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