Le travail agricole par traction animale est remis au goût du jour par les exploitants de la ferme équestre de Jalletières à Chéneché. Rencontre avec des agriculteurs épris d'innovation et d'écologie.
Dans un contexte économique difficile, deux agriculteurs des plaines du Haut-Poitou ont eu une idée pour le moins étonnante : travailler le sol par traction animale. Balayant les images passéistes, Pascal Hangot, agriculteur à Chéneché depuis 1990, fait preuve d'une originalité déconcertante. Aidé dans son entreprise par sa compagne, il cherche avant tout à diversifier son activité de manière à la pérenniser.
En créant une ferme équestre, le couple s’inscrit dans « une dynamique économique différente ». Outre des prestations d'attelage classique pour balades en calèches, Pascal et Françoise ont décidé de réinstaurer le travail du sol à la force des équidés locaux. Ils utilisent, entre autres, deux « mulassiers poitevins », parmi six cevaux de trait, pour les aider dans leur tâche.
En collaboration avec le domaine viticole du Centaure à Chabournay, Pascal travaille le sol d'une parcelle de vignes à l'aide d'un cheval de trait. Pour quels gains ? « Face à l'épuisement des énergies fossiles, cette méthode est véritablement avantageuse, explique Françoise. L’alternative écologique s'illustre par l'activation de la vie naturelle du sol. Engrais et autres désherbants sont bannis. »
La réflexion menée sur le renouvellement des méthodes de travail agricole est « encourageante ». Se présentant comme des prestataires de services, ils réfutent toute nostalgie. « Notre démarche est pleinement moderne », lance Françoise. Le scepticisme des défenseurs de la cause animale ne les tracasse guère. « Nous utilisons des outils résolument actuels. Aucun cheval n’est maltraité. » Leur projet est sacrément bien ficelé. Innovant et écologique.
Ferme Equestre des Jalletières (Chéneché). Renseignements: 06 88 56 91 07.