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Aujourd'hui
On ne vient pas dans son antre par hasard. Mais on en repart conquis. Les 25 m2 de son atelier, gracieusement libérés par l’usine Sécatol de Saint-Benoît, respirent la poussière et l’huile de coude. C’est là, à l’abri des regards, que Benoît Gilles nourrit depuis deux ans sa passion pour le travail du métal.
Arcbouté sur des outils d’un « autre âge », l’autodidacte poitevin martèle sa détermination à donner ou redonner vie. « Lorsque je me suis lancé, fin 2008, j’ai souhaité lier l’utile à l’agréable, en reproduisant à l’identique des pièces d’armures de l’époque médiévale, que j’ai toujours adorée. »
On le disait alors « batteur d’armures ». Ses clients ? Des adeptes de reconstitution des champs de bataille d’autrefois. « Les reconstitueurs, comme on les appelle, sont soucieux du détail millimétré. Moi aussi. »
A partir de cuivre, alu, laiton ou acier de récupération, l’ancien ingénieur du son vous ressusciterait sans ciller l’harnachement du Prince Noir et les affrontements de Nouaillé-Maupertuis. « Hélas, on ne me l’a jamais demandé. »
Malheureusement pour lui, le marché de la reconstitution a vite « saturé ». « Je suis plus connu hors de frontières que dans ma propre ville, se lamente-t-il. Et pourtant, je ne veux pas quitter Poitiers, c’est mon berceau et je m’y sens bien. »
Alors comment faire ? Comment faire pour continuer à user du marteau, de l’enclume et du tas à former, sans risquer de se compromettre économiquement. « En se diversifiant », lâche-t-il.
De batteur à dinandier
Depuis six mois, le jeune homme a ainsi décidé d’élargir le spectre de sa création. « On me fait appel pour un peu tout, signe-t-il. Des arrêts de volets mode XVIIIe, une girouette, là encore du XVIIIe, que j’ai conçue pour un particulier du Nord de la France. » Actuellement, Benoît met la touche finale à la confection d’une vasque pour un baptistère du Béarn, commandée par le diocèse du coin. « Je continue certes à faire de reconstitution historique, mais disons que de batteur d’armures, je me suis transformé en dinandier de l’acier. » Les puristes apprécieront. Benoît, lui, aime ces renvois à l’histoire et à la noblesse de l’artisanat d’orfèvre. « Je suis l’un des rares en France à façonner mes produits comme ça, en n’utilisant que des outils d’époque. Hélas, j’ai du mal à asseoir une vraie notoriété locale. »
Le message est lancé et mérite d’être entendu. Car ce petit gars-là a du talent dans les veines. Vous ne viendrez pas dans son atelier par hasard. Mais vous en repartirez conquis !
Benoît Gilles propose aux curieux de découvrir, chaque jour, son atelier, situé au 94, route de Ligugé à Saint-Benoît, derrière Sécatol. Plus d’infos sur www.metal-et-histoire.com . Tél : 06 71 26 12 81.
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