Coopération naturelle autour de l’IA

Quand une entreprise, un laboratoire de recherche et l’université s’associent, tout le monde en sort gagnant. Exemple autour du hackathon de l’intelligence artificielle organisé chaque année sur la Technopole lors du salon IA4Industry.

Romain Mudrak

Le7.info

Il s’en souvient comme si c’était hier… Lysandre Hillairaud a participé au hackathon organisé en 2024 dans le cadre du salon IA4Industry. En à peine trois jours, il a dû répondre à une problématique technique soumise par l’entreprise Einden, l’éditeur poitevin de solutions de gestion d’images et de vidéo. A l’époque étudiant dans le master objets connectés ouvert au SP2MI sur la Technopole, Lysandre n’avait pas tardé à relever le défi avec ses camarades du master informatique. « C’était très court. Durant les premières heures avec mes sept camarades, on a mobilisé toutes les expériences de nos stages et nos cours de deeplearning pour trouver le bon modèle », raconte le nouveau doctorant.

Son équipe a fini sur le podium, à la troisième place. Une satisfaction au milieu de 350 étudiants des universités et écoles d’ingénieurs de Nouvelle-Aquitaine. Mais surtout une immersion bénéfique dans le monde professionnel. « Ce hackathon permet de réduire la marche entre l’université et les entreprises, précise Clency Perrine, responsable du master objets connectés. Les étudiants ne se retrouvent pas hors sol à la fin de leur formation. Il faut s’adapter aux évolutions permanentes de l’IA. Nous donnons aux étudiants la méthodologie. »

Laboratoire commun

Einden et l’unité de recherche CNRS poitevine Xlim, spécialisée dans l’analyse d’images, ont poussé plus loin leur collaboration, jusqu’à créer en 2021 le laboratoire commun Damia Lab dédié à l’indexation et la recherche par IA dans des bases de données. Le premier des trois doctorants qui ont rejoint l’aventure, c’est Samuel Lozachmeur, vainqueur du hackathon en 2022. Il n’y a pas de hasard ! « Je connais bien Einden. En 2024, j’ai guidé Lysandre et ses collègues pour adapter au mieux leurs réponses aux contraintes de l’entreprise. Les étudiants travaillent sur de vrais cas d’usage concrets. Aucun résultat ne dort sur l’étagère ensuite. » Ce que confirme Arnaud Bour, dirigeant d’Einden, qui a recruté une bonne partie de ses trente collaborateurs sur les bancs de l’université de Poitiers : « C’est intéressant de voir comment les étudiants abordent un problème. Ça donne des idées. » A travers le Damia Lab, Einden bénéficie d’un service de R&D externalisé pour rester à la pointe de l’innovation tout en renforçant son implication locale. Tout le monde en sort gagnant.

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