aYaline, la métamorphose permanente

Première agence Web de la Vienne à voir le jour en 1995, aYaline (ex-Lnet) va souffler ses trente bougies au printemps, à Chasseneuil-du-Poitou. La PME dirigée par Bouziane Fourka a pourtant traversé quelques tempêtes.

Le7.info

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Il parle avec ses mains, cherche ses mots mais finit toujours par emporter le morceau. Souvent donné perdant, jamais vaincu, Bouziane Fourka est, dans son registre, un insubmersible. « Lorsque nous avons repris les rênes de l’entreprise en 2010, après cinq ans dans le groupe SQLI, le président du tribunal de commerce m’a dit qu’il n’avait jamais vu un patron racheter sa boîte cinq ans après l’avoir cédée ! », plaisante le dirigeant. L'ancien étudiant de l’Ensma a été embarqué dans le monde de l’entrepreneuriat avec son compère Mathis Guille, après une thèse sur le refroidissement des composants électroniques. Ah, les années 90, une autre époque, celle du frémissement d’Internet. « Je suis tombé amoureux de cette technologie », 
avoue-t-il.

Des ponts avec le Maroc

Lnet, à l’époque, a d’abord fait « beaucoup de pédagogie » auprès d’entreprises comme Alcatel, de logisticiens, d’organismes de recherche, « des agriculteurs »... Ses premiers clients sur la création de sites Internet vitrines puis marchands, d’applications métiers, de portails e-commerce ou encore de prestations d’hébergement. Au plus fort de son développement, l’agence Web a compté jusqu’à 40 salariés. Les effectifs sont aujourd’hui redescendus à 25 à Chasseneuil-du-Poitou, une dizaine au Maroc, pour 2M€ de chiffre d’affaires dans l’Hexagone. L’ingénieur a très vite pressenti les besoins émergents au Maghreb, multipliant les projets avec les plus grandes entreprises du royaume. « Nous avons par exemple récemment contribué à ce que Marjane (groupe de distribution alimentaire, ndlr) se développe dans la vente en ligne de produits », précise Bouziane Fourka.

Levée de fonds

Egalement partenaire de grands groupes français (Decathlon, Channel, Chronopost), aYaline -rebaptisée ainsi après 2010- a cependant connu un nouveau trou d’air qui aurait pu lui être fatal fin 2018 : un deuxième redressement judiciaire synonyme d’incertitudes. La boîte a passé le cap, « remboursé ses dettes » et dégagé « 750 000€ d’excédents en trois ans ». 
« Si on est encore là, c’est qu’on a une vraie expertise, un savoir-faire, que nous travaillons avec des chercheurs, que nos clients reconnaissent notre travail », embraie le dirigeant. Lequel ne compte pas « commettre les mêmes erreurs » et s’apprête donc à réaliser une levée de fonds pour se donner les moyens de ses ambitions. Notamment intégrer des intelligences artificielles de plus en plus pertinentes dans les moteurs de recherche. Et même si aYaline ne compte que 
« deux-trois clients » dans la Vienne, Bouziane Fourka n’entend pas négliger le territoire qui a vu naître son entreprise. Les mains dans le cambouis de l’insertion sociale -via l’Ecole de la 2e chance- et les mots pour le dire !

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