Depuis un an, l’Ozon football club de Châtellerault propose de l’aide aux devoirs en parallèle de ses activités sportives. Une initiative ancrée dans la mission que s’est fixée la Fédération française de football : utiliser le sport comme levier éducatif.
Châtellerault, 16h20. Un petit groupe d’enfants arrive au centre de loisirs Oz’aventure, dans le quartier d’Ozon, pour un temps d’aide aux devoirs après une journée d’école. La ressemblance avec un accueil périscolaire classique s’arrête là. Ces enfants sont en effet encadrés par les bénévoles d’un... club de foot. Pour la deuxième rentrée consécutive, l’Ozon football club accueille 72 élèves des écoles Joséphine-Baker et Lavoisier quatre jours par semaine.
« Cette initiative répond à un besoin. Le Clas (Contrat local d’accompagnement scolaire) a été stoppé et il n’y a plus de maison de quartier. Nous sommes là pour combler la brèche en attendant », confie Aïssa Kandila, président du club. Les petits élèves du CP au CM2 sont ainsi pris en charge par des bénévoles et services civiques formés par les enseignants. Après un goûter, Annie, Manon, Nadir, Charef et les autres consacrent ainsi une demi-heure aux devoirs de ces enfants « identifiés par l’équipe enseignante ». Une action supplémentaire pour ce club investi auprès des jeunes du quartier. « On essaie d’utiliser le foot pour émanciper les populations. »
« Un levier d’action éducatif »
« Le troisième lieu de vie des enfants, c’est le club de foot »,
ajoute Aïssa Kandila. A l’Asa Couronneries aussi, on en est convaincu. Alors, depuis plus de six ans, Simon Lefort et les autres membres du club poitevin participent au programme Puissance Foot, également présent à Dissay. « Des bénévoles de l’Afev viennent le mercredi pour accompagner les 7-10 ans. Nous essayons de proposer des exercices à travers le football pour rendre cela plus ludique », confie le réfèrent du programme éducatif. « Un tiers des jeunes de chaque génération passent par un club de foot avant leurs 18 ans. On a un rôle à jouer dans la lutte contre l’illettrisme ou l’échec scolaire »,
explique Matthias Bourgeois, de la Fédération française de football. Mis en place en 2016 et appliqué par 565 structures, dont deux dans la Vienne, le programme Puissance Foot
« facilite l’engagement des clubs dans l’accompagnement scolaire des jeunes ». Un objectif : offrir un cadre propice pour faire les devoirs et faire du foot un
« levier d’action éducatif et social ». Certains vont encore plus loin. Avec l’association Remise en jeu, Robert Salaün s’en sert de tremplin vers la réinsertion. « L’idée est de mobiliser les jeunes de 16 à
25 ans en difficulté, en alternant foot le matin et remise à niveau scolaire ou projet professionnel l’après-midi. » Le dispositif, en partenariat avec la Mission locale et des structures comme l’ES Buxerolles, est néanmoins à l’arrêt en attendant le vote du budget par le gouvernement. Un coup dur pour son fondateur mais aussi pour « les jeunes et les éducateurs dans l’attente ».