Fraude fiscale : pharmacies sous surveillance

Le parquet de Nîmes met en cause la société Alliadis de Bessines (Deux-Sèvres) dans une affaire de fraude fiscale massive. Cet éditeur de logiciels de gestion aurait aidé plusieurs pharmacies en France à dissimuler des opérations imposables. Peut-être dans le Vienne...

Romain Mudrak

Le7.info

Les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie de Nîmes ont mis au jour un système de fraude fiscale organisée qui pourrait posséder des ramifications dans les Deux-Sèvres. L’examen de la comptabilité d’une pharmacie de Rémoulins dans le Gard aurait démontré la présence d’une option originale incluse dans le logiciel informatique de gestion. Celle-ci permettrait de « minorer automatiquement les recettes à des fins de dissimulation fiscale », selon les termes employés, vendredi matin, par le procureur de Nîmes, Robert Gelli.

Ce dernier n’a pas affirmé explicitement que la solution informatique en question avait été fournie à cette officine par la société Alliadis, dont le siège social se situe à Bessines, près de Niort. Toutefois, le représentant du parquet a clairement précisé que la société deux-sévrienne proposait bien ce « mécanisme ». De son côté, le procureur de Niort a déclaré qu'il devrait être saisi d’une plainte de la Direction générale des finances publiques « dans les prochains jours ».

Un enquêteur a indiqué à l’AFP qu’au moins « 4 000 pharmacies dans toute la France seraient équipées d’un logiciel semblable », sans pour autant assurer qu’ils étaient tous élaborés par Alliadis (330 salariés, 44,2 M€ de chiffre d’affaires). Selon son site web, l’éditeur niortais équiperait 41% des officines françaises. Soit, potentiellement, plusieurs enseignes dans le département de la Vienne. La direction n’a pas souhaité communiquer.

Le président du Syndicat des pharmaciens des Deux-Sèvres, Bertrand Borra, explique que ce logiciel est utilisé pour la « gestion des stocks et la télétransmission des demandes de remboursement dans le cadre du tiers payant ». Insistant sur le fait qu’il n’a jamais entendu de rumeurs sur le sujet, le propriétaire de la Pharmacie des Vallées (Argenton-les-Vallées) ajoute que cet outil a toujours eu « bonne réputation ». 

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