Hier
Les ados ne décrochent pas seuls
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Elodie, que vous inspire l’élection de Mathias Enard ?
« C’est un choix logique. Il n’y a jamais vraiment eu de doute. Lors de la sélection régionale d’Angers, nous étions tous d’accord pour faire de « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants » notre favori. Dans cette élection, nous recherchions l’histoire travaillée, le style agréable, le sujet intéressant. L’œuvre d’Enard, poétique à souhait, réunit tous ces critères. »
Le Goncourt « des grands », lui, est revenu à Michel Houellebecq. Vos votes auraient-ils également pu se porter sur lui ?
« J’ai apprécié le roman, mais je croix sincèrement qu’à trop vouloir se tourner en dérision, il a fini par créer un ensemble qui sonne faux. Le style est sympa, mais j’avoue mon regret de ne pas avoir vu Maylis de Kerangal, pour « Naissance d’un pont », lui voler la vedette. »
Combien de romans, parmi les quatorze en lice, avez-vous eu le temps de lire ?
« En fait, je les ai tous avalés en moins de trois semaines. Il paraît que c’est un record. J’ai eu du mal avec certains, comme « L’Insomnie des étoiles » de Dugain ou « Une année chez les Français » de Laroui, pas assez documentés à mon goût. A l’inverse, je me suis battue becs et ongles, à Angers, pour qu’Amélie Nothomb fasse partie du tiercé final. Hélas, j’ai échoué. »
Ce jour-là, vous avez été désignée président du jury régional par vos collègues du Grand-Ouest…
« Oui, ce fut une grande et belle surprise. Nous étions neuf, et on m’a choisie presque naturellement. Je crois que le fait d’être active et dynamique dans la défense de tel ou tel titre a plu aux autres. Enfin, moi, ça m’a comblée. »
Que retiendrez-vous de cette expérience du Goncourt des Lycéens ?
« D’abord les rencontres. A Angers, j’en ai fait de formidables, notamment avec une Terminale de Pessac qui a eu la chance de participer à la sélection finale de Rennes, mardi dernier. Et puis, je crois que je vais réorienter mes choix de lecture. Je vais continuer à me lire deux fois par an les sept Harry Potter et une fois par an les trois Eragon. Mais, à l’avenir, je vais aussi plus m’intéresser aux titres « goncourables » et aux œuvres élues les années précédentes. »
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