Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Les parkings s’imposent dans le ciel de Poitiers comme jadis les tours de ses remparts. Guettant l’envahisseur pour mieux le repousser. Grâce à leur seule présence (et aussi, un peu beaucoup, à celle des «usines à papillons» impunément déployées dans les rues de la cité !), l’hypercentre est devenu une citadelle (quasi) imprenable pour les chevaux à essence.
Comme les mercenaires de la toile, les jours de la semaine ou les nains du conte, ils sont sept. Sept perchoirs capitaux à jouer les miradors aux portes de la ville. Une même devise : « M’essayer, c’est m’adopter.» Traduisez : «Posez-vous là, le reste se fait à pied. » Oui mais voilà, ces sept-là n’ont pas tous les mêmes atours… dans leur sac. Prenez le plus décrié (car le plus éloigné) d’entre eux : Blossac.
Pas franchement accueillant le gaillard ! Une rampe rugueuse qui vous secoue les neurones. Un passage aux barrières étroit comme le cerveau d’une poule (rétros, planquez-vous !). Des stops aux priorités incontrôlées et quelques recoins lugubres. Super, le tour du proprio ! Accrocher le quidam par des tarifs un brin plus attractifs (voir ci-contre) est un moindre mal pour une municipalité qui n’a de cesse, depuis la création du blockhaus, de le (sur) vendre.
Coeurs de ville
Et les autres ? A chacun ses mérites. Les Cordeliers ont celui de vous propulser directement au coeur du bassin de vie, de vous offrir de larges places et ainsi de faciliter la manoeuvre des «gros cubes» en vadrouille. Les moins ? Des ascenseurs dont les portes mettent dix plombes à s’ouvrir et des caisses automatiques qui vous rendent la monnaie au ras des pâquerettes. Quand on dépasse le mètre 80, c’est contorsion obligatoire.
«Carnot» est devenu «Hôtel de Ville». Désormais, on entre par la sortie. Et vice-versa. L’accès aux étages est ronronnant mais éprouvé. En revanche, le stationnement se fait bord à bord. Le parking où l’exiguïté des emplacements est la plus sensible. Attention les rayures! Notre-Dame, lui, gagnerait à se payer un ravalement de façade. Pas de difficulté majeure pour circuler et se « garer ». Attention, toutefois, à ne pas louper l’entrée en bout de Pénétrante. Sinon, c’est tour gratuit.
Bien, la gare !
Le Tap ? Bon compromis entre facilités d’accès et de stationnement. Ouvertures directes sur le centre. Mais pourquoi donc n’y capte-t-on plus la radio ? Avoir le son coupé dans un temple artistique… Un comble ! Et la gare ? Malgré un effort de décoration, avec petites fleurs sur les pilasses, Effia est un vrai piège pour conducteurs incompétents. Les roues font ami ami avec les rampes d’accès aux étages et les manoeuvres s’avèrent alambiquées. Quand on est pressé de choper le dernier train, il faut savoir prendre le risque de froisser de la tôle. Il reste donc Toumaï. Simple, vaste, aéré. La rampe est en colimaçon et évite de donner sur le vide.
Même pas peur ! Les ascenseurs vous attendent sur le marche-pied de votre bagnole, où que vous vous arrêtiez. Et en prime, l’étage supérieur, totalement livré à l’« air pur » du boulevard, vous invite à un panorama incomparable sur les rails et les « Micheline » en résistance. Y’a pas à dire ! S’arrêter à l’entrée du centre-ville, c’est quand même sympa ! Pourquoi, finalement, vouloir aller plus loin ?
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