Harley : « Tout le monde sait que 
j’ai envie de rester... »

Kevin Harley juge le PB86 « à sa place » (7e) à l’amorce de la phase retour face à Caen. L’arrière poitevin, capitaine cette saison, espère accrocher les play-offs et prolonger l’histoire d’amour avec son club formateur.

Arnault Varanne

Le7.info

Septième après dix-neuf journées, est-ce la juste place du PB86 dans ce championnat ?
« Je pense, oui. On aurait pu gagner un ou deux matchs supplémentaires, mais on aurait aussi pu en perdre. Face aux six premiers devant nous, nous avons perdu cinq fois (Caen, Roanne, Orléans, Aix-Maurienne et Boulazac). Nous sommes dans nos objectifs. L’important est de progresser toute la saison et de faire un coup en play-offs si possible. »

Vous recevez Caen vendredi à l’Arena après vous être inclinés là-bas sur le fil en ouverture de championnat (95-91, ap). Revanchard ?
« Il y a aura un petit goût de revanche, c’est sûr. Caen est un promu qui a gardé beaucoup de joueurs et fait salle comble à chaque fois. Cette équipe a quelque chose, même si nous avions le match en main pendant plus de trente-neuf minutes et que nous aurions dû le gagner (l’ancien Poitevin Kentan Facey avait fini à 41pts et 49 d’évaluation, ndlr). Caen a prouvé depuis que c’était solide, avec une bonne cohésion. »

La Pro B est passée à vingt équipes mais semble a contrario encore plus dense. Est-ce votre avis ?
« Ce championnat se densifie au fil des années. Chartres, qui est monté au dernier moment, s’est renforcé. Chacun est à sa place, même si des équipes comme Antibes ou Fos sont un peu en deçà de ce qu’elles visent. » 


« Je ne me sens pas vieux ! »

A titre personnel, vos statistiques sont en baisse par rapport à la saison passée(*). Etes-vous satisfait de vos performances ?
« Je me sens mieux depuis un moment après un début de saison compliqué. On a une équipe qui tourne bien. Disons que plus j’ai la balle, plus je peux créer, driver, ressortir la balle pour les autres. J’essaie d’exploiter toutes les situations possibles. Après, je suis aussi un éternel insatisfait. Même si demain je fais la meilleure saison de ma carrière, je verrai uniquement ce que je peux améliorer. »


Comment l’expliquez-vous ? Des problèmes physiques ? Le poids du capitanat sur les épaules ?
« Autant l’année dernière j’avais mal au genou, autant cette année je n’ai plus de problèmes physiques. Je me suis mis un peu la pression, je voulais être trop bon avec la fin de contrat, l’arrivée de ma fille (Kilgia, 5 mois)... J’en ai discuté avec le coach et j’ai relâché la pression. C’est mieux. Même si j’ai fait des mauvais matchs statistiquement, je n’ai pas l’impression d’avoir fait n’importe quoi. »

Le groupe s’est rajeuni à l’intersaison. Le lien avec la nouvelle génération est-il facile ?
« Je ne me sens pas vieux ! Je n’ai pas l’impression d’avoir 30 ans. C’est sympa d’avoir des joueurs qui ont faim, sont hyper-motivés. J’aime beaucoup plus m’entraîner qu’avant car il y a un vrai esprit de compétition. Et comme je n’aime vraiment pas perdre... »

Comment vous projetez-vous au-delà de cette saison ?
« Tout le monde sait que j’ai envie de rester ici, de finir ma carrière à Poitiers. Je me sens bien, j’ai faim. A l’entraînement, je me rassure tous les jours ! Je crois avoir l’un des meilleurs ratios de victoires de l’équipe (rires). Je ne veux pas être en pré-retraite. Un gars comme Antoine Eito (36 ans), avec lequel j’ai joué à Chalon, est inspirant. »

(*)7,3pts, 2rbds et 1pd contre 8,3pts, 2,3rbds et 1,8pd.

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