Secteur protégé, 
travaux réglementés

Que l’on habite en secteur protégé ou en dehors, la réglementation diffère. Explications avec Frédéric Lerond, architecte et directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, et Anna Lapierre, responsable du pôle urbanisme à l’Agence des territoires.

Claire Brugier

Le7.info

« Comment ça, je ne peux pas faire les travaux que je veux chez moi ? » En effet, si l’habitation concernée se situe dans un secteur dit 
« protégé », une réglementation spécifique s’impose. Malheureusement… ou pas. « On 
voit surtout les contraintes mais habiter dans un tel secteur signifie qu’il a une valeur patrimoniale et qu’elle est prise en compte, rappelle Frédéric Lerond, le directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE). Par ailleurs, la réglementation peut servir de guide pour faire les bons choix. »

Quelle(s) réglementation(s) ? 

Il n’existe pas une réglementation mais plusieurs. La plus drastique concerne les bâtiments soumis à un Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), dans des centres urbains historiques surtout. 
« Dans la Vienne, seule Poitiers dispose d’un PCMV », note Anna Lapierre, responsable du pôle urbanisme à l’Agence des territoires. Les travaux dans les Sites patrimoniaux remarquables (SPR) requièrent également l’avis conforme de l’architecte des bâtiments de France (ABF). Vient ensuite le « périmètre de protection de 500m », autour des églises et des monuments classés ou inscrits, pour lequel « il est obligatoire d’obtenir un avis conforme de l’ABF quand il y a co-visibilité, ou un avis simple quand ce n’est pas le 
cas ». La co-visibilité signifie que le bâtiment historique est visible de la parcelle et vice versa, ce qui explique qu’un propriétaire se voit interdire certains travaux et pas son proche voisin… Depuis 2016, des périmètres plus resserrés dits délimités des abords sont mis en place.


Comment rénover ?
L’amélioration des performances énergétiques est souvent au cœur des rénovations. Primordiales : les menuiseries. « Sur des constructions anciennes, la réglementation tend vers des menuiseries respectant la configuration traditionnelle du bâtiment, comme pour les enduits et les joints…, précise Frédéric Lerond. Historiquement, ils étaient faits à partir du sable extrait directement sur la parcelle ou à proximité immédiate, en raison des coûts de transport. » Quant à l’isolation, « la plus efficace et la moins chère est l’isolation thermique par l’extérieur, mais cela signifie la disparition des enduits. Or les bâtiments anciens restent perméables à la vapeur d’eau. » 
Qu’on entrave cette perméabilité et voilà la condensation et les moisissures qui s’installent. Quant au coût, « le classement en secteur protégé oblige à être dans quelque chose de qualitatif, mais il faut aussi considérer la durée de vie des matériaux. »

Où se renseigner ?
« La première porte d’entrée est le service urbanisme de la mairie où se trouve l’habitation », 
rappelle Frédéric Lerond. Par ailleurs, sur le site Internet de la Drac Nouvelle-Aquitaine, l’Udap propose un formulaire Démarches simplifiées (demarches-simplifiees.fr/commencer/udap) qui permet, à partir d’une adresse, de connaître la réglementation en vigueur.

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