L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
« Rabot », « saignée »,
« calamité », « austérité sans précédent »... Le microcosme politique (mais pas que) tire à boulets rouges sur le projet de loi de finances 2025 dévoilé par Michel Barnier jeudi dernier, au soir de sa visite dans la Vienne pour évoquer la santé mentale. Drôle de symbole à quelques heures de tailler sévèrement dans les dépenses publiques. Le Savoyard en a vu d’autres et surjoue à merveille le Premier ministre détaché des critiques les plus acerbes, y compris de ses alliés supposés. Parce que les emm... volent en escadrilles comme aurait dit Jacques Chirac, Barnier doit faire face à plusieurs fronts, budgétaire et migratoire. Son martial ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau durcit le ton d’interview en interview, ce qui lui a fait remarquer le député de la Vienne Sacha Houlié à Vouillé. Ce à quoi le Premier ministre lui a conseillé de « garder son sang froid ». Jamais sans doute la boussole gouvernementale n’aura été aussi déréglée et prête à rendre l’âme. Car les maires aussi s’affolent des économies à réaliser et l’ont dit au négociateur du Brexit, jadis conseiller départemental, régional, député, ministre, maire... De l’émotion c’est sûr jusqu’à une probable motion de censure, l’Assemblée nationale n’a pas fini de bouillir.