Georges et Xavier Krauss détiennent une collection de 1 500 maillots de cyclisme, amassés au gré des courses. Le père et son fils, Neuvillois d’adoption, entretiennent ce vrai petit musée avec un mot d’ordre : la passion.
De ses multiples tours du monde, Georges Krauss garde tous les souvenirs qui le raccrochent au cyclisme. Ces cinquante années à sillonner les routes du globe, en tant que mécanicien d’équipe, lui auront permis d’accumuler des trésors. Sa collection débute avec ses propres maillots amateurs, lorsqu’il s’élançait sur les routes du nord de la France, au début des années 1970. Depuis, les tuniques se sont accumulées à tel point qu’il en compte aujourd’hui plus de 1 500. « J’ai dédié toute ma vie au vélo. Mes trois fils ont suivi naturellement ma passion. », confie Georges. Xavier a chopé le virus un peu plus que les autres. Le cycliste amateur a participé à quelques courses de célèbres cyclistes devenus des connaissances, comme Sylvain Chavanel ou Brice Feillu.
« J’aime aussi dénicher des tenues vintage, mais toujours à des prix raisonnables. La vente de maillots est devenue lucrative. Certains s’arrachent à prix d’or. La semaine dernière, un Belge a voulu me racheter le maillot de Mathieu Van der Poel pour 1 000€. » La famille, neuvilloise d’adoption et mordue de deux-roues, refuse de céder aux sirènes de l’argent. La passion est son seul carburant. Thibaut Pinot, Thomas Voeckler, Romain Bardet... Tous les maillots dédicacés des stars françaises occupent une place dans ce petit grenier aux allures de musée. Seul un manque à l’appel… « Le maillot de champion du monde de Julian Alaphilippe », déplore Xavier. Le collectionneur a pourtant essayé par tous les moyens de se procurer ce maillot estimé à plus de 2 000€, en vain…
Souvenirs d’Agritubel
A la question « quel est votre maillot favori ? », le paternel préfère ne pas répondre. Impossible pour lui d’en sélectionner un plutôt qu’un autre. Chaque pièce possède son histoire, sa signification. Il se tourne cependant vers une grande malle dont il sort plusieurs sacs sous vide. Pour les préserver des affres du temps, Georges et Xavier y entreposent minutieusement leurs plus précieux sésames. « Ceux-là datent des années 1960. A cette époque, les maillots étaient en laine. Ils ont une place particulière dans ma collection », confie Georges les yeux humides. L’ancien mécanicien de l’équipe Agritubel fixe les maillots de la formation -fondée à Loudun en 2001- avec une anecdote sur chacun des coureurs qu’il a côtoyés, en particulier Tom Bonnen et Christophe Moreau. Depuis sa première course à changer les roues sur le Tour du Hainault en 1979 jusqu’à aujourd’hui, il conserve une flamme intacte.