Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Qu’auraient pensé les jésuites du destin promis à leur lycée ? Eux qui avaient toujours cherché à mener les enfants sur le droit chemin auraient sans doute préféré qu’on n’y juge pas les resquilleurs. Une chose est sûre : la création d’une cité judiciaire aux Feuillants permettra au moins de conserver ce lieu mythique dans le paysage poitevin. Au fait, mon nom est Oscar. Des générations d’élèves ont appris l’anatomie humaine en scrutant mon squelette. Et beaucoup s’en souviennent encore. Au bout de cent cinquante ans, je ne me lasse toujours pas de ce vieux bâtiment qui s’apprête à fermer. J’en connais les moindres recoins. Il m’arrive encore de me réfugier dans ses sous-terrains. En mémoire du passé, je me rends régulièrement dans les chambres qu’occupaient les enseignants jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle. Ils habitaient 365 jours par an avec les élèves. Autant dire qu’ils repéraient vite les fortes têtes. Saviez-vous d’ailleurs que le père Boinot, directeur de l’établissement pendant vingt ans, avait dormi à côté de son bureau jusqu’à son départ en 1994 ? Le même père Boinot se déplaçait en mobylette à l’intérieur de l’établissement…
Une 2 cv au 1er étage
Le rideau se ferme. Les derniers élèves partent ce mercredi. Le professeur de Lettres Philippe Amen ne donnera plus de cours debout sur les tables. Certes, le plafond avait tendance à tomber sur la tête des élèves depuis quelques années. Mais je m’étais attaché à ce lieu chargé d’histoires. Des histoires drôles le plus souvent comme la fois où un groupe d’élèves s’était amusé, dans les années 1970, à traverser le premier étage du lycée avec la 2 CV de son professeur. Et dire que le cerveau de la bande est devenu lui-même enseignant dans le bahut ! Inutile de me questionner sur les confessions des futurs maréchaux Leclerc et de Lattre de Tassigny, illustres élèves des Feuillants à l’époque où l’établissement s’appelait collège Saint-Joseph. Je ne révélerai rien non plus sur la scolarité du vice-président de la Région, Jean-François Macaire, sur le maire Alain Claeys ou l’ancien adjoint Maurice Monange. J’emporterai mes secrets dans la tombe… mais pas tout de suite. Que les magistrats se rassurent, je ne compte pas hanter les tribunaux. En revanche, j’ai prévu de rejoindre les élèves à Isaac de l’Etoile pour quelques années encore. Qui a dit que je ne ferais pas de vieux os ?
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