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A Verrières, le Mas du Pré a remporté récemment un prix très prestigieux du 1er concours national des jardins d’agrément initié par la Société nationale d’horticulture de France. « Une belle surprise » pour son propriétaire, Patrick Genty.
Telle une toile de maître, ils sont partis de rien, d’une « feuille blanche » même. Seize ans après avoir posé leurs valises et leur patte sur ce champ de culture de 3 000m2, Patrick Genty et Fabrice Deligné ont transformé Le Mas du Pré en espace des possibles. On dirait le Sud, mais on est bien à Verrières, Sud-Vienne ! Ici, vivent et poussent en harmonie 140 rosiers (120 variétés), quelques « dizaines de variétés de lavande », des euphorbes, cyprès, sauges, un grand tetrapanax... Le tout « arrosé » par une fontaine dont l’eau s’écoule vers un bassin peuplé de vie aquatique et végétale, avec des cyperus, nénuphars, pontederia. Un petit monde d’abondance et d’harmonie, dont couleuvres, coccinelles et autres grenouilles s’accommodent assez bien.
La rançon de la gloire
« Le jardin, c’est un plaisir, rien que du plaisir, reconnaît le maître des lieux. Et comme nous avons la chance de voyager et de rencontrer des jardiniers partout en France et à l’étranger, nous échangeons beaucoup de connaissances. » Cette luxuriance et ce goût du partage conduisent naturellement Patrick et Fabrice à ouvrir Le Mas du Pré au grand public. Ce sera le cas lors des Rendez-vous au jardin, du 31 mai au 2 juin. Et il y a fort à parier que la foule se pressera à Verrières, sans doute plus que les années précédentes. La rançon de la gloire en quelque sorte. Début mars, leur jardin a reçu le prix Lucie et Roland Gombault du concours des Jardins secrets, orchestré pour la première fois par la Société nationale d’horticulture de France. Ils ne sont que cinq à avoir été récompensés le 5 mars, à Paris.
Réchauffement climatique
Cela a valu au formateur et coach professionnel de recevoir « une plaque et un joli diplôme », ainsi qu’une série de livres sur son thème de prédilection. Mais au fond qu’importe le flacon pour peu que Patrick Genty ait l’ivresse de la contemplation... dans le respect de la nature, évidemment. « Quand j’étais enfant, on traitait les allées au chlorate de soude, je n’ai jamais eu envie de faire ça. » Alors au Mas du Pré, estampillé refuge LPO, on ne traite pas, « hormis pour la pyrale du buis ». « L’épanouissement » est à ce prix, même si le réchauffement climatique fait son œuvre. « On n’aurait jamais imaginé planter certaines variétés dans le Poitou... » Le chêne vert résiste désormais aux hivers délestés du gel. L’été 2023 très sec a également laissé quelques stigmates.
S’il s’écoutait, Patrick Genty agrandirait son « cocon », mais il se « raisonne ». « Nous comptons tout de même faire quelques modifications avec de vieilles pierres récupérées. Le mélange avec le bois et le fer nous plaît assez. » Au fond, les toiles de maître ne sont jamais vraiment achevées.
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