Aujourd'hui
Partis politiques, syndicats et associations se mobilisent pour faire des élections européennes du 9 juin un succès populaire. Mais les inscriptions sur les listes électorales ont déjà du mal à décoller, avec une échéance fixée au 1er mai...
Cinq. Les cinq premières permanences(*) des bénévoles d’Europe Direct, Sauvons l’Europe et du Pacte du pouvoir de vivre à la mairie de Poitiers ont attiré cinq personnes. « Dont trois le même jour ! », sourit (jaune) France Joubert. Cet inlassable défenseur du Vieux Continent ne se résigne pas à convaincre les citoyens de l’Union européenne et ses compatriotes de s’inscrire sur les listes électorales -avant le 1er mai- pour voter le 9 juin. « 1 555 ressortissants de l’UE vivent à Poitiers et seulement 10% le sont. Il y a de la marge, même si c’est pire au niveau national ! », abonde le retraité.
Depuis le retrait des deux eurodéputées Elisabeth Morin-Chartier et Bernadette Vergnaud, aucune figure n’incarne l’Europe dans la Vienne. Mais est-ce la seule raison du désintérêt ? « Comme les candidats en position éligible ne sont pas d’ici et que les gens ne savent pas à quoi sert le Parlement européen, ils ne prennent pas conscience de l’importance du vote », estime le politologue poitevin Dominique Breillat. A peine 50% de Français ont ainsi pris part au scrutin en 2019 et les observateurs s’attendent à un succès très mitigé lors de la prochaine échéance.
« Parler des enjeux »
« Beaucoup d’Européens pensent qu’ils ne peuvent tout simplement pas voter en France », embraie Sarah David, responsable d’Europe Direct. A cette méconnaissance s’ajoute « un problème de formation du citoyen français à l’éducation civique », juge Dominique Breillat. « Et puis l’Europe est systématiquement associée aux crises, à la guerre, aux problèmes de gouvernance, alors que c’est l’un des principaux financeurs des communes, des entreprises... Malheureusement, le drapeau européen est trop peu visible au moment des inaugurations », déplore France Joubert.
Des meetings pour réveiller les électeurs
Erasmus, la libre circulation des personnes et des biens ou encore l’euro sont aujourd’hui considérés comme des acquis. Comment aller plus loin ? Soixante-quatrième sur la liste de Marie Toussaint (EE-LV), Corentin Soleilhac prône « un changement d’approche ». Aux meetings, le candidat poitevin préfère désormais « les apéros et les repas » pour sensibiliser et « parler des enjeux tels que la protection des données, l’intelligence artificielle »... A Poitiers, la semaine dernière, s’est déroulé un débat sur le thème « L'Europe, espace de droits et d'opportunités pour les jeunes ». Dans la salle, une petite centaine de personnes. Au même moment, Renaissance, Horizons, le Modem, l’UDI et le Parti radical accueillaient la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet à Fontaine-le-Comte. A gauche, la cheffe de file des Insoumis à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a participé à un meeting de soutien à la liste de Manon Aubry, l’Union populaire. De quoi booster la fréquentation du bureau 105 de la mairie de Poitiers ?
(*)Mercredi après-midi, de 13h30 à 17h, au bureau 105 de la mairie de Poitiers.
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