Des générations entières de jardiniers se sont nourries de l’héritage oral de leurs ancêtres et de proverbes passés à la postérité. S’il est avéré qu’« à la Sainte-Catherine, tout prend racine », rien ne s’oppose à l’idée que « malgré le mauvais temps, mars prépare en secret le printemps ». En langage commun, l’adage prend l’accent de l’avertissement : rien ne sert de courir, il faut planter à temps.
Ce n’est un secret pour personne : les végétaux abhorrent le gel. Mars, avril et parfois même la première quinzaine de mai (ah, les fameux saints de glace !), eux, l’adorent. Pour cette seule raison, ne foncez pas tête baissée vers vos massifs et votre potager. Au début du printemps, le sol est froid et les graines mises en terre vont végéter. Certaines s’en accommoderont, d’autres n’y résisteront pas. Mieux vaut s’installer dans la serre et y semer, en barquettes, les fleurs annuelles que vous mettrez en place début mai. Les tomates primes, semées en février, sont bonnes à placer en godets. Un second semis peut être envisagé en cette période, pour des variétés tardives et de collection. Si vous disposez de châssis ou tunnels, vous pouvez sans crainte effectuer des semis de carottes et planter des pommes de terre précoces. Vous ferez une plantation plus importante de pommes de terre à la floraison de l’aubépine ou du lilas. Pas de semis de haricots avant le 15 mai.
Si le printemps se prête autant aux plantations, de fleurs notamment, c’est que de nouveaux modes de culture ont explosé, à l’image de l’élevage en conteneur ou en pot. Il en va ainsi des vivaces, des rhododendrons et hortensias, des bulbes à floraison estivale (bégonia, dahlia, lis, arum, glaïeul…), mais aussi des arbres et arbustes à feuillage persistant, soutenus par un arrosage copieux la première année. Pour les végétaux à « racines nues », mieux vaut attendre l’automne. Même chose pour les rosiers. Plantés au printemps, ils nécessiteront un apport régulier en eau. A défaut, ils attendront octobre ou novembre pour prendre racine. Les plantes méditerranéennes, enfin, apprécient de s’épanouir au printemps, pour devenir luxuriantes l’été venu.
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