Aujourd'hui
Coach professionnelle certifiée et enseignante en méditation de pleine conscience, entre autres pour Petit Bambou, Laurence Thomas vous propose des chroniques résolument apaisantes.
Je suis certaine que lorsque vous étiez enfant, vous avez lu ou vu Le livre de la jungle. Mowgli, l’enfant de la jungle, découvre avec délice la philosophie de l’ours Baloo qui l’ouvre à une forme d’épicurisme tropical. « Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux : il faut se satisfaire du nécessaire… » Je pourrais presque vous le chanter, mais vous l’entendez certainement déjà résonner dans votre tête, comme un monument du patrimoine musical et philosophique de notre enfance, et qui nous accompagne pour la vie une fois qu’on l’a entendu un jour.
Et c’est finalement une quête éternellement renouvelée pour chacun d’entre nous que de reconnaître que c’est peut-être déjà suffisant. Lorsque mon assiette est déjà bien remplie, lorsqu’il est déjà 19h et qu’il est temps de fermer mes dossiers, lorsque j’ai sermonné mon fils pour la cinquantième fois, espérant ainsi qu'il range enfin sa chambre, lorsque la fatigue est là que je me convaincs néanmoins de commencer le chapitre suivant de mon roman… Comme si l’on espérait finalement obtenir toujours un petit quelque chose de plus de la vie.
Se nourrir et se réjouir de ce qui est déjà là. Sans regret ni frustration. Enfin, le moins possible ! Car la vie est faite de nuances, bien sûr. Observer comment il nous est possible de se satisfaire de ce qui est déjà accompli et se dire que « c’est bien comme ça ». Comme à la fin d’une conversation, lorsqu’on est tenté de rajouter encore un petit commentaire. Dans le fond, est-ce bien nécessaire ? Juste se voir faire, se voir jouer à ce petit jeu du dernier mot, de celui qui voudrait en rajouter encore un peu, en obtenir un peu plus… Comme lorsqu’on essaie d’obtenir un cadeau de plus sur la liste du Père Noël. Pourtant, on sait très bien que l’asymptote ne rejoint jamais la ligne de l’infini… Comme une course éperdue qui n’en finira jamais.
Savourer le plein plutôt que regretter le vide. Juste revenir à cette règle fondamentale : 20% des moyens mis en œuvre produisent 80% du résultat visé. D’ailleurs, il est sûrement temps pour moi de conclure cette chronique ! Alors, cette semaine, lorsque vous vous sentirez vouloir encore un peu plus, et surenchérir peut-être dans une conversation, que vous vous entendrez répéter la même chose, renouveler la même exigence, finalement, peut-être sera-ce déjà suffisant ? Très belle journée à vous, et choisissez d’être heureux.
À lire aussi ...