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Près de deux ans après le déclenchement de la guerre dans leur pays, 404 Ukrainiens vivent encore dans la Vienne. Entre angoisse du lendemain et volonté d’insertion. Et le sentiment que « leur » conflit est passé au second plan...
24 février 2022-24 février 2024. Dans onze jours, le monde entier aura les yeux braqués sur l’Ukraine, deux ans après le déclenchement de l’offensive russe. Ukraine libre « marquera le coup » avec un rassemblement place Leclerc, à Poitiers. « Mais on ne sait pas encore sous quelle forme », avance Taica Bondarenco, vice-présidente de l’association, en France depuis dix ans. Qui ajoute, un brin fataliste : « Le temps de l’émotion est passé... » Sous-entendu, les rangs se sont clairsemés et l’opinion publique regarde dorénavant davantage du côté du Proche-Orient.
« Du stress, forcément »
« La guerre va continuer et ne s’arrêtera pas en 2025 », prophétise sa compatriote Oleksandra Sokur. La jeune femme arrivée dans le souffle des premiers combats est désormais en contrat à durée indéterminée chez Audacia. Heu-reuse ! « C’est un travail qui me plaît. Pour moi, ça se passe bien parce que je parle la langue, mais pour d’autres, c’est plus compliqué, notamment les personnes âgées et les mamans seules avec enfant... » Quelque 404 ressortissants ukrainiens vivent encore dans la Vienne, avec le statut de bénéficiaires de la protection temporaire, qui expirera en février 2025. Ils bénéficient de droits. « Mais la fin programmée du dispositif d’accompagnement provoque du stress, forcément », reconnaît Gwénaëlle Geffroy. La référente du pôle migrants à Audacia et ses collègues -sept personnes- ont fait de la quête d’un logement autonome une priorité. La clé de voûte d’une insertion réussie. « Toutes les personnes qui ont eu un appartement ont ensuite trouvé un travail. » Hôtellerie, restauration, nettoyage... Les secteurs d’activité sont variés. Le CHU de Poitiers a même embauché une dentiste pour ses petits patients. Nelli, elle, travaille chez L’Arbre Vert, à Saint-Benoît.
« Ma deuxième maison »
De son côté, Olga a travaillé comme coiffeuse dans un salon du centre-ville de Poitiers jusqu’en mai 2023. Elle a arrêté en raison des horaires, incompatibles avec les besoins de sa fille, atteinte d'un handicap. L’an passé, elle pensait retourner à Kramatorsk. Mais l’appartement qu’elle a acheté avant la guerre a été détruit. « La France est désormais ma deuxième maison. J’essaie d’apprendre le français pour mieux m’intégrer. Les autres Ukrainiens ? J’ai beaucoup de connaissances mais peu d’amis. » Parmi les 105 ménages et 238 personnes accompagnées par Audacia, figurent des personnes âgées, handicapées. Quel avenir pour elles ici ? « Ce sont des situations complexes car certaines arrivent à l’âge de la retraite et ne peuvent pas avoir le minimum vieillesse et les autres l’Allocation adulte handicapé », avertit Gwénaëlle Geffroy. Et puis il y a la langue, barrière difficilement surmontable pour certains qui « se sont imaginés pouvoir reprendre leur vie d’avant ». La guerre a tout emporté, reste le sentiment que plus rien ne sera jamais comme avant. Pour le meilleur et surtout pour le pire. « Quand on rentre dans un pays dévasté, c’est un choc », confirme Taica. La conseillère bancaire du Crédit Agricole a passé un mois dans sa famille -à Poltava- à la rentrée 2023. Elle est revenue dans l’Hexagone « bouleversée par l’atmosphère qui règne en Ukraine ».
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jeudi 21 novembre