Aujourd'hui
Olivier Pouvreau vous embarque cette saison au plus près du vivant, dans un univers qu’il affectionne tant.
« J’ai envie de partir, de voyager, j’ai l’impression de tourner en rond. » Qui n’a jamais prononcé ces paroles à l’approche des grandes vacances, lors de périodes difficiles de la vie ou par « ennui du quotidien » ? Maintenant, demandez au rouge-gorge ou à votre chat ce qu’il en pense. Partir ? Bien sûr, les rouge-gorges du nord de l’Europe migrent un peu vers le sud pour échapper aux rigueurs de l’hiver. Bien entendu, votre chat ne lésine pas sur quelque escapade nocturne. Toutefois, pour l’un, il y a nécessité vitale, pour l’autre, il y a prospection du territoire. Aucun des deux n’envisage des déplacements récréatifs. Leur manière d’être se situe même à l’opposé de nos aspirations à l’exotisme en se conformant à une existence absolument routinière, pétrie d’habitudes. Les photographes animaliers qui pratiquent l’affût le savent bien : les espèces ont leurs « heures », leurs « postes d’observation » ou de « repos », leurs « couloirs de passage. » La nature forme en définitive un système bien rodé, sans extériorité, sans énergie autre que de tourner sur elle-même via d’innombrables ritournelles. Cette perception d’une nature horlogère devrait nous aider à mieux supporter la vie : par leur puissance routinière, les animaux semblent nous dire que l’habitude n’empêche pas « l’évènement ». Ils n’ont pas tort : ni le rouge-gorge, ni le chat, ni vous ni moi ne savons à l’avance le déroulement d’une journée « ordinaire » qui s’annonce...
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