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Gendarme lui-même depuis vingt-trois ans, Anthony Gourdeau a récemment publié deux tomes d’une encyclopédie de la gendarmerie dans la Vienne. L’aboutissement d’un travail de recherche colossal et minutieux.
De la généalogie à l’histoire locale, il n’y a qu’un pas qu’Anthony Gourdeau avait franchi depuis quelque temps déjà lorsqu’il a lu l’article d’une amie sur la brigade de gendarmerie de L’Isle-Jourdain. Une publication parmi d’autres par une société d’histoire locale... Seulement voilà, l’actuel commandant de la brigade de proximité de Montmorillon s’est mis en tête d’élargir la recherche avec pour seules limites les frontières de son département de naissance. Douze ans et des dizaines de milliers de documents consultés plus tard, le Poitevin a publié en mai et septembre derniers L’histoire de la gendarmerie dans la Vienne, en deux tomes… et plus de 680 pages ! « Je partais d’une feuille blanche, il fallait tout reconstruire, les individus et les unités, à partir de vagues noms, de dates approximatives, pour leur donner une identité complète », explique le passionné, administrateur du cercle généalogique poitevin et depuis peu de la Fédération française de généalogie. « Avant de faire ces recherches, je ne me connaissais pas d’ancêtres gendarmes. » L’adjudant-chef s’en est découvert un certain nombre, dont un qui, il y a trois siècles, s’est retrouvé à la tête de la même unité que lui aujourd’hui.
Quatre siècles d’histoire
A ses heures perdues, inlassablement, Anthony Gourdeau a donc épluché les documents des archives départementales et nationales, ceux conservés par les mairies, le Service historique de la Défense et les cercles généalogiques locaux. Il a aussi décortiqué les bases de données liées aux décorations militaires. Il a cherché et cherché encore, partout où les vies de ses prédécesseurs l’ont mené. Ce long voyage dans le temps, du XVIe siècle jusqu’au lendemain de la Grande Guerre, lui a permis d’identifier quarante-cinq lieux d’implantation de brigades et de suivre la vie de 2 500 gendarmes ayant servi dans la Vienne. « Ce n’est pas exhaustif, mais la plupart y figurent. Certains, après, sont devenus policier, douanier, buraliste… J’ai même trouvé l’exemple d’un prof de danse devenu gendarme, note l’auteur. Il y avait beaucoup de lignées. Et les filles de gendarme se mariaient souvent avec un gendarme. » Ce n’est en effet qu’en 1983 que la gendarmerie a fait une place aux femmes dans ses rangs.
Au fil des pages, quelques aquarelles, photos, blasons familiaux se glissent en illustration, quelques curiosités aussi, comme ce vitrail de l’église de Lusignan représentant le « couple Berlioz », où lui apparaît… en tenue de gendarme !
La Gendarmerie dans la Vienne. Encyclopédie généalogique et historique. Histoire des hommes et des unités. Des origines aux lendemains de la Grande Guerre. Deux tomes (354p. et 325p.). Geste Editions. 35€/tome. Disponibles dans les réseaux habituels ou auprès de l’auteur : anthony.gourdeau@orange.fr.
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lundi 23 décembre