Hier
Longtemps jugé démodé, le bois a repris du poil de la bête ces dernières années. En tête de gondole, les poêles justement rallient une majorité de suffrages. Reste qu’entre bûchettes et granulés, plus d’un cœur balance…
Selon une étude récente du très sérieux Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER), les ventes d’appareils de chauffage au bois auraient connu en France une progression de plus de 21% entre 2021 et 2022. Catalyseur de cette recrudescence galopante, car confirmée depuis au moins l’avant-crise sanitaire, l’intérêt grandissant de nos concitoyens pour les poêles (76% du volume des commercialisations) a révolutionné le marché, plaçant -ou replaçant- le bois au faîte des combustibles préférés des Français.
Entre équipements fonctionnant aux bûches et ceux privilégiant les granulés (ou pellets, c’est du pareil au même), la bataille pour la suprématie nationale fait rage. Les premiers ont encore une petite longueur d’avance, mais le retard des seconds se comble à vue d’œil.
Ecologiques et économiques
Si bûches et granulés sont tellement appréciés, c’est avant tout parce qu’ils ont des rendements au-dessus de la moyenne (jusqu’à respectivement 85% et 90%) et parce que le coût de la matière première rend leur utilisation économique. Le recours au bois comme énergie renouvelable épouse par ailleurs les enjeux écologiques du moment et s’inscrit en phase avec la transition énergétique souhaitée par la France et l’Europe.
Dernier point commun, et non des moindres, le coût d’un poêle à l’achat (de 2 000 à 7 000€ pour les bûches, de 3 500 à 8 000€ pour les granulés) et à l’installation (de 500 à 1 000€, voire
2 000€ et plus s’il y a nécessité de créer un conduit d’évacuation des fumées) est tout sauf indolore. Mais ces dépenses, qu’on se le dise, sont vite compensées par des tarifs de combustibles accessibles, des consommations réduites et, faut-il le savoir, par un accès facilité à des aides financières des plus avantageuses lorsqu’il s’agit de prioriser les énergies renouvelables (voir p. 10). CQFD.
Le combat des chefs
Au chapitre des différences, voici les plus notables. Au crédit des poêles à bûchettes, une belle flamme, un fonctionnement silencieux, une autonomie de chauffe sans raccord électrique, sans compter le plaisir offert à tous les usagers de faire eux-mêmes leur bois. Ce à quoi, vous en conviendrez, ne peut inviter le pellet, sauf à penser que l’utilisateur travaille lui-même dans une scierie.
Les poêles fonctionnant avec ces « résidus compactés » ont, eux, le mérite d’émettre un plus faible taux de polluants, de nécessiter des recharges en combustible beaucoup moins fréquentes et d’être plus faciles à entretenir. A leur débit, des nuisances sonores quelque peu gênantes s’ils sont dotés d’un ventilateur et des risques de mise hors charge en cas de coupure électrique.
Côté maison
Des chiffres au poêle
Considéré comme l’unité référence du bois de chauffage, le stère équivaut à un m3 de bûches d’1m de long ou à 0,7m3 de bûches de 33cm. Outre le conditionnement, son prix tient compte de la nature même du bois, de son taux d’hygrométrie, de son rendement, du transport, de la période, aussi, où est consenti l’achat… Il a fortement augmenté depuis le printemps 2022 et se situe à une moyenne de 100€ (90 à 130€ pour faire large). Il est de coutume de dire que pour une maison bien isolée de 100m2, deux à trois stères seront nécessaires pour la saison si le poêle ou l’insert est utilisé en chauffage d‘appoint, de quatre à six stères s’il s’agit du chauffage principal.
Le prix du pellet a lui aussi subi une forte inflation ces derniers mois, jusqu’à doubler le tarif encore affiché au sortir de l’hiver 2021-2022. En 2023, en tout cas avant la période de chauffe (à partir d’octobre), la tonne était négociable à 500€, le sac de 15kg trouvable entre
6 et 8€. Si votre maison est de taille respectable et si vos exigences en matière de confort thermique ne sont pas trop élevées, vous pouvez raisonnablement vous contenter de trois quarts de sac par jour, a minima de cinq et demi par semaine.
Le taux d’humidité du pellet de sciures compressées est au moins de 10% inférieur à celui d’une bûche, même protégée des intempéries. On estime en outre qu’il ne génère qu’1% de cendres. Apprenez encore que 220kg de granulés (à peine quinze sacs de 15kg) ont 1000kWh d’équivalence énergétique, ce qui correspond à un stère de bûches coupées en 33cm et... 100 litres de fioul.
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