
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Les bateaux des concurrents devaient mouiller dans le bassin Paul-Vatine du Havre au plus tard le 19 octobre à 16h. Stéphane Bodin et son coéquipier Swann Hayewski, jeune navigateur rochelais fort de quelques expériences auprès d’Alexis Thomas, ont suivi la consigne à la lettre. Le Wasabiii, troisième bateau du Poitevin comme l’indique le nombre de i, est même arrivé plusieurs jours avant la date au village-départ de la 16e Transat Jacques Vabre. Dimanche, à 13h41 tapantes, le binôme va s’élancer sur sa première Route du café sur un Class40 flambant neuf. La mise à l’eau du monocoque a eu lieu début août. Autant dire que la préparation aura été de courte durée pour le Normand d’origine, installé aux Roches-Prémarie depuis 1988.
Privé de bateau de mars à juillet, Stéphane Bodin a toutefois pu, grâce à la générosité d’un ami, s’aligner sur des courses du championnat tels que la Spi Ouest France, l’Armen Race ou encore la Fastnet Race sur laquelle il a terminé 2e. « Jusqu’à présent, je n’ai fait que des courses en amateur, confie le marin qui a grandi au Mont-Saint-Michel et fait ses premières armes dans la baie de Cancale. La Transat Jacques Vabre est le commencement d’un projet sur quatre ans. » A 55 ans, l’entrepreneur spécialisé dans les fluides des bâtiments a déjà deux traversées de l’Atlantique à son actif (Transquadra et Cap Martinique) et un abandon pour panne ! Il aspire désormais à intégrer le cercle des navigateurs professionnels. Objectif la Route du Rhum en 2026. « C’est chez moi, ce sont mes origines. J’ai passé toute mon enfance dans la baie. Tous les quatre ans, j’ai assisté au départ des bateaux à la pointe du Grouin… »
Pour plonger dans le grand bain des professionnels, Stéphane Bodin a choisi un Class40, « moins cher qu’un projet Imoca, explique-t-il, mais qui laisse un bon espace visuel pour les sponsors ». Le marin estime à 200 000€ par an les frais de fonctionnement du Wasabiii et mène donc de front courses au large et course aux financeurs. A quelques jours du grand départ, il estime la traversée vers la Martinique -incluant un contournement de l’île de Sal, au Cap-Vert-, « entre 19 et 21 jours selon les conditions météo », dans un contexte classique de cycles dépressionnaires automnaux. « Une transat ne se joue pas sur les manœuvres mais sur la stratégie météo, le placement du bateau, la capacité à maintenir un niveau de performance élevé et constant. » Le Wasabiii conduit par le duo picto-charentais aura face à lui 43 autres Class40. Et après ? Stéphane Bodin a déjà prévu de stationner son bateau aux Antilles pour participer au printemps prochain à l’Atlantic Cup, entre Charleston et Portland sur la côte Est des Etats-Unis, avant d’entamer un retour en Normandie via la Transat Québec-Saint-Malo (30 juin).
En attendant, le baptême du Wasabiii est prévu vendredi à 16h. Sa grand-voile portera les couleurs de l’Association Neurofibromatoses et Recklinghausen.
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