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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Samedi 29 avril, 17h. Une longue file de jeunes âgés de 17 à 30 ans s’est constituée près de la résidence universitaire Rabelais, à Poitiers. Tous attendent de pouvoir remplir leur cabas. Sur les réseaux sociaux, Help Young 86 a annoncé une distribution géante de produits alimentaires, d’hygiène et de fournitures scolaires. « On a eu plus de 450 inscrits en quelques heures sur notre site Internet », note Antoine Lelièvre, 23 ans, le fondateur de l’association étudiante. Parmi eux, Corentin en fac d’histoire, salue l’initiative : « J’ai moins de 400€ pour vivre, je bénéficie des repas du Crous à 1€, ici je fais des économies pour finir le mois. » Son ami Jérémie, qui prépare les concours de la fonction publique, avoue de son côté qu’il ne lui « reste plus que 8€ sur [s]on compte ». Il n’a plus le choix : « Les prix montent, mais malheureusement les bourses restent identiques. »
Pour préparer cette journée, une trentaine d’étudiants bénévoles en gilet rouge ont travaillé pendant un mois, le temps de contacter les grandes surfaces partenaires, récupérer les produits, effectuer l’inventaire et les redistribuer. Mélanie, en école d’infirmière, fait partie des travailleurs de l’ombre : « J’en ai bénéficié récemment, je trouvais normal de participer à mon tour. » Ce n’est pas la seule action menée par Help Young 86. Chaque soir, d’autres bons samaritains se chargent de collecter les invendus de trois boulangeries poitevines avant de les redonner dans les cités Descartes, Rabelais et Marie- Curie. Une générosité souvent insuffisante : « Il nous arrive de couper des baguettes en deux. Ça fait peur, on se demande si on arrivera à suivre. »
Depuis la création de cette association étudiante, en février 2022, la demande ne faiblit pas. « J’ai commencé les distributions avec quelques amis à l’arrière d’une voiture quand la plupart des dispositifs d’aides aux étudiants mis en place pendant le Covid se sont arrêtés », raconte Antoine, qui vient de finir ses études. Au fil des mois, l’organisation s’est structurée. « On s’est professionnalisé grâce au soutien d’Animafac, le réseau d’associations étudiantes. On a même créé une application pour gérer les disponibilités des bénévoles. » Désormais, Help Young 86 projette d’investir dans un vélo cargo et une remorque afin de réduire l’impact environnemental de son action. L’association s’inscrit sur le long terme. Les bénévoles seront présents aussi cet été. « La précarité ne prend pas de vacances, alors nous non plus. »
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